Le procès en appel des personnes impliquées dans l'affaire dite "du montage automobile" et le "financement illégal de la campagne électorale " de l'ex-président Bouteflika, marque jeudi un nouveau tournant avec le début des plaidoiries.
C'est Kraouda Amine, avocat de l'ex-premier ministre Ahmed Ouyahia, qui est monté à la barre en premier pour une longue plaidoirie placée sur le registre de l'émotionnel, rejetant les charges de corruption retenues contre son client qui suivait les péripéties du procès à partir de la prison de Abadla, à Béchar.
Evoquant l'affaire des fameux lingots d'or, qui a fait ces derniers jours le miel des journalistes et des partis politiques, notamment ceux qui ont la dent tenace conte l'ex chef du Gouvernement, Amine Kraouda a soutenu qu'il "n'y a pas de corruption sans corrupteur ; l'accusation portée contre mon client exige des arguments pour lui donner un fondement. Où est la relation de cause à effet ? Où est la corruption ? Mon client, lorsqu'il était en responsabilité était quasiment en prison, car il était entouré par des services de sécurité et des garde-corps".
Maitre Kraouda a dénoncé la campagne médiatique orchestrée autour de cette affaire des ligots d'or en lançant, colérique,: "ça suffit les scandales !" Puis de renchérir "On a ramené un homme menottes au poings pour assister à l'enterrement de son frère pour en faire un événement médiatique, quel triste spectacle qui n'est pas à l'honneur de notre pays ! "
Revenant encore sur l'affaire des lingots d'or, qui risque de peser lourd dans le verdict final, l'avocat met en avant l'état psychologique de l'ex premier ministre incarcéré à la prison d'Abdala à Béchar, en expliquant qu''il n'aurait jamais pu faire ce genre de déclarations s'il était à Alger".
Et l'avocat de conclure sa longue plaidoirie en soutenant, avec force effets de manches, que "Ahmed Ouyahia ne fait pas partie de la +Issaba+, l''Histoire lui rendra justice, comme elle l'avait fait pour Messali Hadj et Ben Bella"
Pour rappel, le procureur à requis, mardi, contre Ahmed Ouyahia 15 ans de prison ferme et un million de dinars d'amende.