Décédé il y'a une semaine à Paris où il résidait depuis 1994 (contraint à l'exil par l'impossibilité de vivre et d'exercer son art durant la terrible décennie rouge qu'a connue notre pays, durant les années 1990) l'illustre artiste peintre Choukri Mesli a été inhumé aujourd'hui, samedi 18 novembre, après la prière du Dohr, au cimetière de Cheikh Senouci de sa ville natale, Tlemcen.
Au cours de la matinée, un émouvant hommage lui a été rendu au Palais de la culture de la ville, où sa dépouille mortelle, drapée de la bannière nationale, a été acheminée la veille. Parmi ses dernières volontés, l'artiste défunt a demandé à reposer près des siens.
Feu Choukri Mesli, né en 1931 dans le quartier tlemcenien de Riat el-Kebir, quitta Tlemcen en 1947 pour s'installer avec sa famille à Alger. Il s'inscrivit ensuite à l'Ecole des beaux-arts, fréquenta les animateurs de la revue Soleil (autour du poète algérien jean Senac) et participa à plusieurs expositions collectives, jusqu'à sa première consécration avec l'obtention du Prix de peinture de la ville d'Alger, en 1953.
Apres l'Indépendance, il enseignera son art avec passion, à l'Ecole nationale des beaux-arts d'Alger. En parallèle, il construira une œuvre exigeante et difficile, qui fut malheureusement un peu occultée par la grande aura des trois monstres sacrés de l'art pictural algérien moderne: Baya, issiakhem, Khadda.
Cette mâtinée du samedi 18 novembre, un étrange sentiment, fait de fierté mais aussi de remord, a traversé Tlemcen, à l'annonce de l'enterrement d'un de ses meilleurs enfants.
Et comme pour donner corps à cette troublante impression, le ministre de la Culture, M. Azzedine Mihoubi, qui était annoncé à Tlemcen pour la circonstance, a fait faux bond.
Mais l'Etat s'est fait quand même représenter par le wali de Tlemcen.