Dans le cadre de son travail pour l’abolition définitive de la peine de mort en Algérie, Amnesty International a lancé un débat appuyé par une vidéo dans laquelle elle donne la parole à des avocats et des experts qui, tous, se sont prononcés pour l’abolition de la peine de mort, estimant qu’outre son caractère barbare, elle est surtout inefficace.
Successivement, les avocats Mohamed Seghir Lakhdari, Miloud Brahimi, Mokhtar Bensaid, Said Djabelkhir et le psychiatre Mahmoud Boudarène ont développé des arguments qui plaident en faveur d’une loi abolissant la peine de mort et donc aller au-delà du moratoire en vigueur depuis 1993.
"Nous voulons à travers ces témoignages sensibiliser l'opinion publique algérienne quant aux conditions inhumaines de l'application de la peine capitale. A la cruauté de cette sanction, s’ajoute l’inefficacité de cette peine et particulièrement son caractère discriminatoire et injuste », souligne AI pour qui il est de la responsabilité des Etats et de la société civile de faire évoluer l’opinion publique.
D’autre part, "une condamnation à mort n’efface pas un meurtre et les souffrances engendrées par la perte d’un être cher, les familles des victimes doivent être entendues dans leur quête de justice", a déclaré Hassina Oussedik, directrice d'Amnesty International Algérie.
L’initiative d’Amnesty de relancer le débat sur la peine de mort en Algérie survient au moment même où dans la société des voix et pas des moindres, au sein de la classe politique et dans la société civile se sont élevées pour appeler, au contraire, à la suspension du moratoire de 93 face à la multiplication des rapts d’enfants. Contre les auteurs de ces kidnappings, ils exigent l'application de la peine capitale.