Les relations bilatérales entre l’Algérie et la France,prisonnières d’un passé et d’un passif difficile à solder, alternent depuis qu’elles existent entre chaud et froid, selon une « météo » régie par les soubresauts cyclothymiquesde la politique.
Mais le temps passant, on semble plutôt, à Alger et à Paris, s’accommoder de cet étatde fait qui pour être passionnel dans ses expressions politiques et surtoutmédiatiques, surtout depuis l’apparition des réseaux sociaux, ne sacrifie pas pour autant l’essentiel, qui, lui, reste toujours tributaire de la densité d’une relation sous-tendue par des enjeux politiques, économiques et humains qui transcendent l’écume médiatique des jours.
En effet et heureusement, la sérénité finit toujourspar reprendre le dessus sur les poussées fébriles cycliques, comme ona pu l’observer dernièrement après la convocation le 31 mars dernier, de l’ambassadeur de France à Alger par leministère des Affaires étrangères qui a élevé une protestation « suiteaux propos mensongers, haineux et attentatoires, à l’égard de l’Algérie, toutrécemment ». Suite aussi auxdéclarations farfelues de Francis Ghiles, soit disantchercheur au Centre international de Barcelonequi a étalé magistralement sa méconnaissance de la situation en Algérie.
La semaine dernière, c’est le très foireux documentairede la télévision publique française, la 5, qui a encore remué lecouteau dans la plaie, manquant de provoquer une crise diplomatique entre Pariset Alger qui a décidé à juste titre de rappelerson ambassadeur en France pour « consultation ».
Mais l’orageest déjà derrière : il aura suffi d’un échange téléphonique mardi entre le président Tebboune et son homologuefrançais Emanuel Macron pour que la fièvre qui a frisé la convulsion, redescende de plusieurs crans et que les choses rentrent à nouveau dans lanormalité des relations ordinaires entre deux Etats souverains soucieux de leurs intérêts réciproques.
D’ailleurs, lecommuniqué de la Présidence, qui fait lecompte-rendu de l’échange téléphonique entre les deux chefs d'Etats est rédigé dans le pur style du jargondiplomatique, où l’émotionnel « tsunamique » de la semaine, déclenchépar les images du « doc » de la chaîne publique numéro 5, est mis en distance pour calmer les esprits,de ce côté-ci d’Alger.
Même si on imagine bien qu’entre les deux présidents il a été largementquestion du fameux documentaire , qui a réduit « La Révolution du sourire »à l’expression de la libido de certains témoins encore en phase de crise d’identitéjuvénile, le communiqué officiel en a fait l’impasse , préférant « angler »sur la pandémie du Coronavirus, précisément, sur les efforts consentis parchaque pays pour juguler lepropagation de la pandémie de a Covid-1,puis sur la « nécessité de « donner une impulsionprometteuse sur des bases durables à même de garantir l’intérêt communréciproque et le respect total de la spécificité et de la souveraineté de chacun des deux pays". Dont acte !
Pour autant, les « lobbies »qui récidivent ces derniers temps dansleur campagnes contre l’Algérie, en lesintensifiant, au moment où le pays est engagé dans une démarche de refondationpolitique globale, cesseront-ils de chercher midi à quatorze heures contre notre pays ?
C’est souhaitable, maispas sûr, car la ligne clairement patriotique et souveraine portée par le président Tebboune, jure avec les intérêts de ceux qui sont déstabilisés par son arrivée à latête du pays, le 12 décembre dernier, alors que pour eux, la reconduction de l’anciensystème, garant de leurs intérêts politiques était une chose entendue. Alors,question : à quand la prochaine zone de turbulence ?