Le processus des législatives, entamé concrètement avec la convocation du corps électoral le 4 février dernier par le président Bouteflika, consomme une nouvelle phase avec la fin du délai imparti aux partis politiques pour confectionner leurs listes de candidats.
Le « dead line », c’est pour demain dimanche que ces listes doivent être déposées au niveau du ministère de l’Intérieur qui doit à son tour éplucher les dossiers pour bien vérifier s’ils sont conformes aux dispositions de la loi organique régissant les élections.
La confection de ces listes a de tout temps constitué une épreuve redoutable pour les partis politiques. Ce qui est, somme toute, normal, dès lors qu’il s’agit de départager des femmes et des hommes qui ont l’ambition légitime de briguer un mandat de député dont le statut matériel fait tourner la tête pour nombre de postulants.
Si certains partis politiques ont réussi à gérer cette phase assez délicate sans grands dommages, c’est loin d’être le cas pour d’autres qui ont vécu des secousses organiques, suivies de répliques médiatiques.
Pour le parti de Louisa Hanoune par exemple, c’est le blackout total, rien n’a filtré dans la presse. Sensiblement le même constat pour le RND, qui a géré plus ou moins tranquillement l’opération, mis à part les deux circonscriptions de Tizi-Ouzou et Béjaia où la presse s’est largement fait l’écho de listes parallèles sur fond de dissensions internes.
Pareil pour le FFS qui a su verrouiller l’opération de bout en bout avec une liste finale consensuelle portée par des membres de la direction nationale, tant au niveau du Présidium que du secrétariat national.
En revanche, le FFS a, d’une certaine façon, mangé son pain noir le premier, à la faveur du coup de sang de son député sortant Rachid Halet qui a accusé la direction centrale du parti de l’exclure de la compétition
. Et cela bien avant l’entame du dépôt des candidatures.
Les partis islamistes, qui ont scellé des alliances électorales ont peu communiqué. On sait qu’entre le MSP et le Front national d’Abdelmadjid Menasra tout n’a pas baigné dans l’huile, à cause d’une lutte sourde de préséance s’agissant de certaines têtes de listes. On sait néanmoins que ni Makri, ni Menasra ne sont candidats.
Pour l’alliance Nahda, El Islah et le PJD, peu d’informations ont filtré, sinon pour le cas de la Wilaya d’Alger où la candidature de Hassan Aribi, comme tête de liste a suscité bien des résistances. Le RCD et le MPA n’ont pas échappé aux turbulences internes qui sont, somme toute insignifiantes, dès lors qu’elles ne concernent que les deux circonscriptions de Tizi-Ouzou et Bédjaia.
En définitive, c’est le FLN qui a cristallisé la curiosité médiatique avec ses 6220 candidats. C’est probablement le seul parti qui a enregistré autant de postulants. Quand bien même Djamal Ould Abbas a joué, un peu la transparence, en invitant la presse à deux reprises, les spéculations ont fait florès. Notamment sur les candidatures des ministres en exercice, des ex-ministres.
Mais, c’est bien la candidature de Abdelmalek Sellal, donné pour être le chef de file du parti à Alger, qui a alimenté bien des rumeurs, avant d’être démenties par son entourage immédiat, dans une information exclusive donnée d’ailleurs par Algérie1.
La redoutable phase des candidatures étant désormais achevée, les partis politiques doivent s’atteler à recoller les morceaux et restaurer la sérénité organique dans l’attente du top départ pour la campagne électorale.