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La moue de Donald Trump

06-06-2019 16:14  Amine Bouali

Ce qui saute aux yeux de celui qui suit à la télévision les apparitions publiques du président américain Donald Trump, c'est son regard hautain qui semble contempler l’humanité du sommet de la haute idée qu’il se fait probablement de lui-même et surtout la vénérable moue présidentielle que délivrent ses augustes lèvres.

Cet homme dont la personnalité a été, au fil des ans, façonnée dans l'ivresse de ses succès et conquêtes et qui est habitué à ce que rien ne résiste au charme de ses dollars, semble toiser (au sens propre comme au sens figuré) toutes les personnes qu’il aperçoit sur son chemin, y compris des chefs d'Etat étrangers qu’il rencontre lors de réunions ou auxquels il accorde une entrevue.                                       

On se souvient, par exemple, avec quelle exaspération il avait accueilli en 2017 la chancelière allemande Angela Merkel à Washington, donnant l’impression d'un médecin qui reçoit en consultation une patiente atteinte de troubles mentaux graves. Il a d'ailleurs refusé de lui serrer la main. Cette même année, lors de sa visite en Arabie saoudite, il a bien improvisé quelques pas de danse avec son hôte, le roi Salmane ben Abdelaziz, mais son regard amusé ressemblait à celui d'un PDG d'une multinationale en train de manger un sandwich avec ses employés. 

Ce mercredi 5 juin 2019, à Portsmouth (sud de l’Angleterre) à l'occasion du 75e anniversaire du débarquement de Normandie (seconde Guerre mondiale) il a, encore une fois, «froncé les sourcils» et bombardé du regard le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et la première ministre anglaise Theresa May. Le journal Huffington post-Paris de ce jeudi 6 juin a résumé la situation en écrivant «qu’avec Trump, tout le monde a droit aux mêmes volées de bois vert. Il insulte tout ceux qui ne partagent pas ses intérêts(...). Tout se règle à la baston. Parce qu’il ne connaît que ça, la négociation façon «real estate» («biens immobiliers») à New York: je te tords le bras jusqu’à que ce que tu cèdes».

Le président Donald Trump vit, réfléchit et agit en état de moue permanente, un comportement d'un homme mécontent qui se sent contrarié par le réel et qui ne supporte ni la critique ni la contradiction ni les pauvres ni les personnes malades ni le socialisme (ne parlons pas des musulmans! ) qui entravent, d’après lui, le business et minent la bonne conscience de la planète.

La moue avec laquelle le Président Donald Trump gouverne les Etats-Unis et gère les relations internationales, restera sans doute le symbole de son passage à la Maison Blanche, une moue qui est le contraire de l'empathie, l'agacement d'un enfant gâté de l'Amérique confronté au «manque de goût» du monde.



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