Les citoyens sont excédés d’être pénalisés par les hausses injustifiées des prix des légumes, des fruits et des produits alimentaires. Ils ne supportent plus que des spéculateurs voraces et insatiables continuent à fixer les prix à leur guise. L’activité commerciale est une chose sérieuse et respectable ; elle n’a rien à voir avec ce laisser faire à leur détriment.
De nos jours, le commerce rime, hélas, avec spéculation effrénée, hausse immorale des prix, non respect des règles les plus basiques d’hygiène, fraude sur les poids et mesures et la qualité et mépris sans limite des consommateurs. Rien ne fonctionne selon les normes, que ce soit au niveau des marchés de gros, insuffisants et insalubres, des marchés couverts ou de proximité, ou se pratiquent des prix scandaleux, ou des commerces de détails, de la camionnette et de la charrette, symboles de l’incivisme, de l’illégalité et de l’anarchie imposés aux citoyens et à l’Etat.
Aucune explication ne saurait justifier le prix de 230 dinars atteint, ces jours-ci, par la tomate ni les 200 DA de la salade alors que la pomme de terre a vu son prix doublé en quelques mois passant de 40 à 80 DA le Kg.
Ni régulation ni capacité de l’État à maîtriser le marché, car un tel niveau de dérive des prix est terrifiant et ce ne sont pas les arguties des responsables du commerce qui avancent l’argument de « l’arrière saison » qui convaincront les citoyens saignés à blanc. Qu’en sera-t-il demain avec les prévisions d’inflation que le prochain recours au financement non conventionnel risque d’induire?
La question des prix, qu’on le veuille ou non, relève de la puissance publique et il est vain d’opposer comme argument la liberté des prix et des règles du marché pour justifier l’anarchie. Un Etat digne de ce nom doit parvenir à imposer le respect des prix partout sur le territoire national. Il est nécessaire de revenir au système des mercuriales qui a fait ses preuves par le passé. Il faut exiger l’affichage des prix. Le citoyen doit être en mesure, en consultant son portable, de connaitre les prix du jour des fruits, des légumes et autres.
Les commerçants indélicats doivent être sévèrement sanctionnés. Il est impératif que l’Etat assure fortement sa présence et son rôle pour protéger les citoyens, car si on laisse les choses telles qu’elles sont, notre pays risque de sombrer dans une spirale inflationniste que rien n’arrêtera ni empêchera d’engendrer de graves désordres.
Le ministère du commerce présente une image désolante induite par le désordre ambiant sur la scène commerciale, le désordre des prix, l’anarchie, le laissez-aller, la corruption. Le pays a plus que jamais besoin d’un ministère du commerce fort et agissant en exerçant en permanence un vrai et sérieux contrôle des prix.
Si le ministère du commerce ne peut pas mener cette action qui relève de ses prérogatives, il n’y a qu’à le supprimer ou remplacer ses responsables et agents en nommant des fonctionnaires compétents, loyaux envers l’Etat et énergiques qui n’ont pas peur d’affronter les délinquants de tout genre qui infestent le secteur du commerce.
Les citoyens ont en assez des responsables qui se prélassent dans le confort de leurs fonctions et ne font rien pour redresser le secteur, apaiser les inquiétudes des citoyens et protéger l’économie nationale.