Même si le Gouvernement a pris en date du 8 mai la décision de réduire de façon drastique la gamme de « boulonnage » de kit CKD/SKD à quatre marques seulement,par souci d’économie, l’impact de cettemesure est loin de se traduire dans les faits, car l’érosion de devises se poursuit.
En témoignent les derniers chiffresrévélés par la Direction générale des Douanes à l’APS, selon lesquels durant lesquatre premiers mois de 2019, plus de1,234 milliards de dollars ont été « pompés » du Trésor public contre1,025 dollars à la même période de 2018, soit une hausse de près de 20,36%.
En détail, lemontant de l'importation des collections SKD pour le montage de véhiculeslégers a atteint 928,07 millions de dollars durant les quatre premiers mois de2019, contre 882,44 millions de dollars à la même période de 2018, soit unehausse de 45,63 millions de dollars (+5,17%), a précisé la Direction des Etudeset Prospectives des Douanes (DEPD).
Pour leur part, les importations de collections SKD, destinées au montagedes véhicules de transport de personnes et de marchandises, ont égalementaugmenté de plus de 100%, en atteignant 306,64 millions de dollars durant lesquatre premiers mois de 2019, contre 143,41 millions de dollars à la mêmepériode de comparaison en 2018, soit une hausse de 163,23 millions de dollars(+113,82%).
Cette tendance haussière a concerné aussi les importations des parties etaccessoires des véhicules automobiles servant à l'entretien des véhiculesd'occasion, qui ont atteint 140,10 millions de dollars contre 112,80 millionsde dollars, en hausse de 27,3 millions de dollars, soit (+24,20%).
Le montant des machines et appareils destinés à l'agriculture a été évaluéà 24,07 millions de dollars, contre 12,97 millions de dollars, en hausseégalement de 85,6%, précisent les données statistiques des Douanes.
La facture des machines, des appareils et des engins pour la récolte ou lebattage des produits agricoles a, quant à elle, totalisé 8,86 millions dedollars, contre 3,46 millions de dollars, soit une hausse de 155,79%.
En revanche, les importations des machines pour le nettoyage, le triage oule ciblage des grains ou légumes secs, ont baissé à 10,96 millions de dollarsau cours des quatre premiers mois 2019, contre 27,02 millions à la même périodede 2018, en baisse de plus de 59,40%.
Cette tendance baissière a touché aussi la facture des importations destracteurs, qui a atteint 89,17 millions de dollars, contre 101,93 millions dedollars (-12,52%).
La poursuite de la hausse des importations des kits CKD/SKD, a incité legouvernement à prendre des décisions pour limiter les importations afin deréduire le déficit de la balance des paiements et préserver les réserves dechange.
Des décisions "importantes" ont été prises, le 8 mai dernier,lors d'une réunion du Conseil du gouvernement. Elles visent, essentiellement,la réduction de la facture d'importation des kits CKD/SKD destinés au montagedes voitures touristiques, et ceux destinés à la fabrication des produitsélectroménagers.
Pour ce faire, une correspondance a été adressée par le ministère del'Industrie et des Mines, aux principaux opérateurs de montage de véhicules detourisme en Algérie, dans laquelle il leur fixe le montant des importations de collectionsSKD pour l'année 2019 et qui ne couvre que les modèles validés par le Conseilnational de l'investissement (CNI).
A noter, que le ministère de l'Industrie et des Mines ne s'est pas encoreexprimé sur cette correspondance, signée par son secrétaire général, ZianiBelkacem, et dont l'APS et d'autres médias, ont obtenu des copies via lesfabricants eux-mêmes.
Dans le même contexte, le ministre des Finances et celui du Commerce ontété chargés d'élaborer une conception sur les mécanismes juridiques permettantau citoyen d'importer les véhicules d'occasion de moins de trois ans.
Ce retour, projeté par le gouvernement, de l'importation des véhiculesd'occasion, permettra de "faire pression" sur le marché des véhiculesassemblés localement, selon le ministre du Commerce, Saïd Djellab.
"L'un des objectifs de l'importation des véhicules d'occasion est defaire pression sur les prix des véhicules fabriqués localement. Ca vaconstituer un facteur externe favorisant la baisse des prix, et permettre dedonner une chance au citoyen d'acquérir un véhicule selon ses moyens", adéclaré M. Djellab à la presse, en marge d'une rencontre d'évaluation tenuedernièrement avec les directeurs du secteur.
En 2018, la facture globale d'importation des collections CKD/SKD destinéesau montage de véhicules (de tourisme et utilitaires) et l'importation desvéhicules de Transport de Personnes et de Marchandises (produits finis) s'estchiffrée à plus de 3,73 milliards de dollars en 2018, contre 2,2 milliards dedollars en 2017, en hausse annuelle de 1,53 milliard de dollars (+70%). Le montage local des véhicules a réalisé une production de 4.500 véhiculesindustriels de 180.000 véhicules de tourisme en 2018, contre 110.000 véhiculesde tourisme en 2017.