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Jean-Yves le Drian: la Shoah est un «crime insupportable» et n’est pas comparable à la guerre d’Algérie !

02-02-2020 17:07 

Énième rétropédalage français sur les atrocités de la guerre d’Algérie et la nécessité de les reconnaître.

Quelques jours seulement après les déclarations du président Macron dans l’avion qui le ramenait d’Israël à Paris, dans lesquelles il établissait le parallèle entre la Shoah et la guerre d’Algérie, son ministre des Affaires étrangères est vite chargé de réparer le crime de "lèse lobby juif".

«La Shoah est un crime insupportable, comparable à rien, nul part ailleurs, il faut le reconnaître comme tel», a estimé aujourd’hui dimanche le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian lors d’une émission conjointe sur RTL/LCI/Le Figaro.

Un «travail de mémoire» est selon lui «souhaitable entre la France et l'Algérie sur la manière dont les uns et les autres avons vécu» la guerre, estimant que la question qui se pose dans les relations entre la France et Algérie sur la mémoire, la manière dont les uns et les autres avons vécu ce conflit, «reste là».

Le patron du Quai d’Orsay réduit ainsi les "crimes contre l’humanité" tels que reconnus par le candidat Macron dans un moment de lucidité, à un simple «travail de mémoire» qui concernera et l’Algérie et la France.  

Une façon subtile de dédouaner l’ancienne puissance coloniale de son devoir de vérité face son lourd passé et donc tourner la page à moindres frais.

Jean-Yves Le Drian a assuré ainsi que les autorités algériennes souhaitaient ce processus (travail de mémoire ndlr) et insisté sur le fait que les Français avaient eux aussi «besoin d'avoir sur ce sujet là un moment de rappel historique et de vérification».

Autrement dit,  les victimes et les bourreaux devraient être mis au même niveau selon le ministre de Macron !

Ce recadrage de Jean Yves Le Drian montre et démontre que la France officielle n’est pas prête à céder sur  sa façon de concevoir la guerre d’Algérie.

La situation a changé en Algérie…

Pourtant, le président Macron a exprimé dans l'avion qui le ramenait d'Israël, où il participait à la commémoration du 75e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, sa conviction que la France «devait revisiter la mémoire de la guerre d'Algérie (1954-1962) pour mettre un terme au «conflit mémoriel» qui «rend la chose très dure en France».

Cette mise au point de Jean Yves Le Drian intervient vingt quatre heures après la polémique provoquée par le président Turc Tayyip Erdogan qui a déclaré que le président Tebboune lui aurait promis de documents «compromettants» sur les crimes de la France en Algérie.

Des propos qui ont suscité de vives réactions de la présidence de la république et du ministère des affaires étrangères qui ont regretté le fait que ces déclarations pouvaient impacter le dialogue franco-algérien sur le devoir de mémoire.     

Précisément, Jean Yves le Drian suggère aujourd’hui que les relations avec les nouvelles autorités algériennes sous la bannière de Abdelmadjid Tebboune  sont positives.

«Nous avons en Algérie une situation qui est complètement nouvelle, qui va sans doute engager des évolutions significatives de ce pays», a-t-il estimé.

Et au patron du Quai d’Orsay d’ajouter : «De nouvelles perspectives s'offrent pour les relations entre France et Algérie. Si la mémoire partagée peut faire partie de cet ensemble nouveau, ce serait une très bonne nouvelle pour tout le monde».    

 

 

 



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