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Ismail Chergui ferme la porte au Maroc

19-12-2016 22:08  Amel Benabi

Le Haut Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Unionafricaine (U.A) Smail Chergui a pratiquement fermé la porte d’accès au royaumedu Maroc au sein de l’organisation continentale. «L’adhésion à l’Unionafricaine est régie par des critères clairs et sans préalable aucun. Toutepartie désirant adhérer à l’Union devra se considérer comme le reste desmembres avec les mêmes droits et obligations», a expliqué le diplomatealgérien lors d’une conférence de presse à la fin des travaux du 4e Séminaire de haut niveau sur la paixet la sécurité en Afrique.

On remarquera que M.Chergui a précisé utilement qu’il s’agit d’adhésion et non pas de«réintégration» comme veut l’imposer la propagande du makhzen. En effet, leMaroc a claqué la porte de l’organisation de l’unité africaine (OUA) qui entretemps a disparu pour laisser la place à une nouvelle organisation dénomméel’Union Africaine (UA) depuis le sommet d’Alger en 1999. 

Du coup, si le Marocsouhaite rejoindre l’UA il est tenu de soumettre sa demande d’adhésion auxmembres et non pas une simple opération de «réintégration» d’un fauteuil qu’ila laissé vide au sein d’une autre organisation. Il va de soi qu’il n’a aucundroit de poser des conditions comme par exemple exiger le renvoi de larépublique sahraouie, qui est membre fondateur, comme il l’a fait récemment àMalabo. C’est un peu ce que rappelle à juste titre Smail Chergui commepréalable à toute demande d’adhésion dans une allusion évidente au Maroc.

 «Les Africains ne cessentde réitérer l’importance de l’Union en tant qu’outil pour la protection du continentet la relance de son développement. Ils ne sont pas prêts à mettre cetteimportante organisation dans une situation délicate dont elle se passerait enpareille conjoncture », a-t-il ajouté dans unedéclaration à l’APS. En creux,le diplomate algérien suggère que la démarche du Maroc est porteuse de dangersur la cohésion de l’U.A

«L’union africaineest forte de son statut et de ses décisions auxquelles se réfèrent les Étatsmembres et se soumet tout État désirant y appartenir. Partant de là, estbienvenu celui qui respecte ces critères mais pas au détriment d’un autre Étatet sans préalable aucun car les lois de l’organisation ne permettent pascela », a-t-il ajouté excluant par-là lesconditions posées par Rabat. Voilà qui a le mérite d’être clair.

 Adhésion et non pas «réintégration»

Le Makhzen saitdésormais à quoi s’en tenir s’il veut faire le pas. La RASD est, et restera unmembre à part entière de l’organisation continentale. Le Maroc qui s’est retiréde l’OUA en 1984 pour précisément protester contre l’admission de la RASD estdonc mal engagé.

Son ministre desAffaires étrangères, l’irascible Salaheddine Mezouar a étonné tout le monde, il y aquelques semaines, en  déclarant qu’il n’ajamais été question pour Rabat d’exiger le renvoi de la RASD. Une déclarationbizarre, intervenue quelques jours après que son pays se soit retiré de laconférence économique arabo-africaine de Malabo en compagnie de ses amis duGolfe.  

A moins que lemakhzen ne soit arrivé à la conclusion qu’il ne fera jamais plier l’UA et qu'à ce titre, il préfère tactiquement afficher profil bas le temps de mettre lespieds dans cette organisation.   



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