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Incarcération des acteurs du Hirak : le pouvoir envoie des signaux d'apaisement

24-02-2020 16:48 

Il y a des signes probants qui montrentque le pouvoir s’apprête progressivement à libérer tous les prisonnierspolitiques et d’opinion incarcérés dans le sillage du Hirak populaire.

Même les avocats de la défense affichentun grand optimisme suggérant que les autorités se sont rendues comptes que lagestion sécuritaire du Hirak est tout à fait contre productive, comme  en témoigne lamontée perceptible de la mobilisation populaire.

Mais au-delà, il y a des faits quilaissent supposer fortement que les figures de proue de l’insurrectioncitoyenne seront prochainement libérées. A commencer par le réquisitoire sommetoute «acceptable» en  l’état actuel des choses condamnant le militant politiqueFodil Boumala à une année de prison ferme. La majorité des observateurs et même sesavocats s’attendent à ce que le juge tranche sur sa libération le 1ermars prochain.

Le journaliste et intellectuel qui a étédéfendu par une cinquantaine d’avocats dimanche jusqu’aux aurores a fait unprocès magistral du système. Il a démonté,preuves à l’appui et sur un ton professoral, le chef d’inculpationd’ «atteinte à l’unité nationale».

Tout porte à croire que Fodil Boumalasera libre au début du mois prochain comme l’a été avant lui Samir Benlarbiemprisonné quasiment pour les mêmes chefs d’inculpation. Autre signe d’une probable volonté derectifier le tir de la part du pouvoir : la programmation du procès  de l’homme politique Karim Tabbou pour le 4mars au tribunal de Sidi M’hamed selon son avocat Abdelghani Badi.

En détention préventive et en isolementdepuis le 26 septembre à la prison d’El Koléa, Karim Tabbou devrait recouvrer, à nouveau sa liberté, au plus tard à la mi-mars. Les autorités se sont, sans doute, renduscompte que les graves chefs d’accusation retenus contre lui sont toutsimplement infondés.

Boumala puis Tabbou

Aussi, les défenseurs du militant desdroits de l’Homme Said Boudour ont rendez-vous demain mardi 25 février devantla chambre d’accusation du tribunal d’Oran pour plaider le cas de leur clientinculpé le 6 octobre d' «atteinte au moral de l’armé», «atteinte à l’uniténationale» et «atteinte à l’intégrité du territoire».

Devant la chambre d’accusation qui seréunit à huis clos ce 25 février, les défenseurs du journaliste et membre dubureau d’Oran des droits de l’Homme vont tenter d’obtenir l’abandon desinfractions de type criminelles retenues par le juge d’instruction pour unerequalification du dossier en affaire délictuelle.

La défense s’attend à ce que les chargesde type criminelles retenues contre Said Boudour soit levées comme l’ont étépour l’activiste Noor El Houda Oggadi, Karim Tabbou ou Fodil Boumala.

Last but not least, le procès dujournaliste Sofiane Merakchi est enfin programmé pour le 15 mars prochain autribunal de Bir Mourad Raïs (Alger), a annoncé aujourd’hui lundi le comiténational pour la libération des détenus (CNLD). Notre confrère, journaliste et producteurpour France 24 et RT, avait été placé en détention provisoire, le jeudi 26septembre 2019,  pour «avoir fourni desimages à des médias étrangers sans autorisation».

On remarquera que tous ces détenuspolitiques et d’opinion ont déjà purgé au moins six mois de prison. Il y a deforte chances confient un grand avocat au fait des ces dossiers, qu’ils soienttous condamnés à une année de prison dont six mois fermes pour bénéficier ainsid’une libération immédiate comme ce ut le cas pour Samir Benlarbi.

Le mois de mars annoncera-t-il leprintemps pour les têtes d’affiches du Hirak ? Tout  semble aller dans ce sens pour apaiser lesesprits, et pourquoi pas embrayer sur un processus de dialogue sérieux qui nevise pas à réinstaller le système sous de nouveaux atours.     



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