Algérie 1

Icon Collap
...

Immigration en France : 3640 algériens assignés en centres de rétention administrative en 2018

05-06-2019 17:54  N. S

L'année2018 a été marquée par l'enfermement en Francede 45.000 personnes étrangères, dont 3.640 Algériens, y compris les plusvulnérables, en centres de rétention administrative (CRA), a indiqué un rapportélaboré par plusieurs associations, cité mercredi par l'APS. 

 Chacunede ces personnes est entrée dans un centre de rétention entre le 1er janvier2018 et le 31 décembre 2018, pour n’en ressortir que quarante-cinq jours plustard, libre, assignée à résidence, hospitalisée ou éloignéede force, précise le rapport, soulignant qu'à compter du 1er janvier 2019,cette privation de liberté pourra durer jusqu’à 90 jours, en raison d'unenouvelle loi.

Lesressortissants des principales nationalités enfermées en rétention ont parfoisde fortes attaches avec la France, indique-t-on, comme les anciens mineurs prisen charge par l’aide sociale à l’enfance, les conjoints de Françaisou parents d’enfants français, les anciens étudiants, les personnes avec denombreuses attaches familiales en France ou les personnes en France depuis denombreuses années.

Hormisles Algériens, dont le taux représente 14,6 % des rétentions (24.912 enmétropole), figurent entre autres des Marocains, Tunisiens, Albanais, Afghans,Irakiens, Soudanais, Egyptiens, Maliens et Ivoiriens.

Parmi,les demandeurs d'asile, le rapport indique que sur les 3456, il y a eu 117Algériens, soit un taux 3,4 %. Le rapportsignale également qu'en 2018, 1.429 enfants ont été? enfermés en rétention surla base d’une décision préfectorale.

Legouvernement a décidé, rappelle-t-on, d’accroître la capacité de ces lieux de"privation de liberté" avec 480 places supplémentaires en métropole,en adoptant par ailleurs la loi du 10 septembre 2018 qui a instauré au 1erjanvier 2019 le doublement de la durée maximale de rétention, passée de 45 à 90jours.

"Aucungouvernement français n’avait jusque-là proposé une telle durée de privation deliberté pour tenter d’éloigner des personnes etrangères", ont relevé lesassociations, dont France terre d'asile, SOS Solidarités et la CIMADE qui estune association de solidarité active et de soutien politique aux migrants, auxréfugiés et aux déplacés, aux demandeurs d'asileet aux étrangers en situation irrégulière.

Cesassociations avaient, pourtant, souligné le caractère "manifestement disproportionné"du doublement de la durée à 90 jours qui accroît, selon  elles, les souffrances des personnesconcernées, au regard d’un nombre d’expulsions supplémentaires marginal.

"Nosassociations ont ainsi constaté les conséquences inquiétantes de ce  durcissement à travers l’angoisse despersonnes enfermées, des  automutilations,des grèves de la faim, des tentatives de suicide et le  décès d’une personne par pendaison", aindiqué le rapport, précisant que despersonnes sont placées en centres de rétention pour des éloignements programmésvers des pays où leur vie est potentiellement en danger.

Pourrappel, le Défenseur des droits et le Contrôleur général des lieux de privationde liberté? ont rendu des avis très critiques concernant  l’enfermement des enfants, et constaté de+graves manquements+ dans la  prise encharge sanitaire des personnes placées en rétention.

Lesauteurs du rapport appellent le gouvernement français de cesser le  recours "prioritaire" àl’enfermement dans la politique d’éloignement des  personnes étrangères et la violation desdroits qui s’attachent à la  privation deliberté.



Voir tous les articles de la catégorie "A la une"