Algérie 1

Icon Collap
...

Il ne nous reste que 62 milliards de dollars de réserves de change !

03-02-2020 17:58  Amel Benabi

Le chiffre a de quoi susciter de vives inquiétudes dans ce contexte de déprime économique. Les réserves de change de l’Algérie ont fondu à 62 milliards de dollars actuellement selon le Gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Aïmen Benabderrahmane. 

Finies donc l’époque des vaches maigres et des caisses de l’Etat qui débordaient des pétrodollars ! L’heure est plus que jamais à la retenue budgétaire pour maintenir ce petit bas de laine et éloigner aussi loin que possible le spectre de l’endettement qui parait bien inévitable à moyen terme.

Le Gouverneur de la Banque d’Algérie a certes pris le soin de préciser que les maigres 62 milliards dollars qui nous restent dans les caisses constituent un niveau «appréciable», lors de sa réunion de concertations avec les PDG des banques de la place. 

Mais on comprend sa volonté de ne pas attiser la tension sociale en ces temps d’impasse politique conjuguée à une décrue économique. Parceque la réalité est que l’Algérie consomme désormais plus qu’elle ne gagne.  Le fait est que depuis la fin du mois d’avril 2019, les réserves de change ont chuté à hauteur de 10 milliards de dollars passant de 72,6 mds USD à 62 mds USD.

Le matelas de devises perd quasiment dix milliards de dollars chaque six mois ! 

A titre d’exemple, les réserves de changes sont passées de 97,33 mds USD à la fin 2017 à seulement 79,88 mds USD à la fin 2018. Et la tendance se poursuit à un rythme soutenu malgré les mesures dites de «rationalisation de la dépenses publique» et la cessation de quelques importations décidées par l’ancien régime.

Pour cause, l’Algérie fonctionne depuis plus d’une dizaine d'années avec un budget incompressible d’environ 60 milliards de dollars où les transferts sociaux se taillent la part du lion au même titre que les surfacturations et les réévaluations des projets qui ont bouffé des sommes faramineuses. 

Face à cette saignée des finances publiques, l'ancien régime n’a pas trouvé mieux que de recourir à la planche à billets pour pouvoir «payer les fonctionnaires» comme le lançait l’ex premier ministre Ahmed Ouyahia, aujourd’hui en prison pour des faits de corruption. 

De fait, le gouvernement Djerrad est tenu de trouver la formule magique pour éviter percuter l’iceberg de l’endettement étranger érigé en attribut de «souveraineté nationale». 

Il faut savoir en effet que la Loi de Finances de 2020 prévoit une contraction des réserves à 51,6 mds USD (soit 12,4 mois d’importation) à la fin de l’année en cours.

C’est dire que les voyons sont au rouge sur le tableau de bord financier du pays ;  alors même que les entreprises publiques et privées font face à de graves déficits d’argent frais au point ou certaines se retrouvent même au bord de la faillite à l’instar de l’ENIEM, l’ENIE, Condor...



Voir tous les articles de la catégorie "A la une"