Trois mois : octobre,novembre et décembre que les journalistes techniciens et autres salariés dugroupe médias Haddad n’ont pas touché un sou vaillant. Un véritable drame quevivent douloureusement pas moins de 320 salariés dont des couples, maris et femmes qui ne savant plus à quel saint se vouer.
« Le couteau est parvenu à l’os »nous déclare, amer, un jeune journaliste qui a souhaité garder l’anonymat. Et pourcause ! « A l’heure de manger, nous ne trouverons plus personneau restaurant, car les journalistes n’ont pas de quoi payer, même un café »,râle ce même journaliste.
Le cas de ce couple viré récemment par sonhébergeur, du côté de Sebbala, faute de pouvoir payer ses échéances, alimentetoutes les colères au siège du groupe. Mais en dépit de cette situation, qui s'exprimeen creux, le marasme dans lequel se trouve la presse nationale en général, lestravailleurs continuent d’assurer, bon an, mal an, le service.
Ont-ils le choix face àtoutes les incertitudes socio-professionnelles qui planent sur le secteur desmédias, première victime collatérale de la crise économique. « Mieux vauttenir que courir » doivent se dire en leur for intérieur les travailleursdu groupe, en espérant un versement de leur arriérés de salaires, au moinspartiellement.
C’est que même les responsables de larédaction sont logés à la même enseigne et sont surtout incapables d’apporterla moindre réponse aux travailleurs qui viennent chaque matin aux nouvelles. Quedes mauvaises, à ce jour !
« Faute de pouvoir nousdonner des réponses, eux même se dérobent, pour ne pas affronter les regards destravailleurs », résume un technicien.
Interpellé sur cette situation parune journaliste d’Ennahar, lors de la signature de la « Charte PPP »,Ali Haddad, a cru s’en être tiré avec « bonne fin d’année », commeréponse.
L’autre drame des travailleurs dugroupe, c’est qu’ils n’ont même pas des représentants pour se faire l’écho de leursgriefs auprès de la direction générale du groupe. Il est vrai que dans le privéle syndicat n’est pas toujours en odeur de sainteté. Bonne fin d’année quand mêmechères collègues et tenez bon !