Le rapport annuel de l'année 2018 du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), qui sera soumis "prochainement" au président de la République, comprend plusieurs propositions et recommandations ayant trait à la révision du droit de garde (kafala) de l'enfant après le remariage de la mère, et à l'amélioration de la prise en charge des malades dans les établissements hospitaliers, a indiqué la présidente du CNDH, Fafa Si Lakhdar Benzerrouki, dans un entretien à l’APS
Elle a indiqué que le Code de la famille qui accorde le droit de garde à la mère après le divorce conformément à l'article 64, déchoit cette dernière si elle se remarie avec une personne non liée à l'enfant par une parenté de degré prohibé, conformément à l'article 66.
"Le Conseil propose ainsi, dans son rapport, la révision de cet article, de manière à préserver l'intérêt l'enfant en octroyant le droit de garde en vertu d'une décision de justice émise par le juge des affaires familiales, après une enquête sociale et en tenant compte de l'avis de l'enfant quant au titulaire du droit qu'il aura choisi après le remariage de sa mère, a-t-elle indiqué soulignant que le Conseil "estime qu'il est dans l'intérêt de l'enfant de rester avec sa mère".
Concernant la garde à vue et après les visites effectuées au niveau des cellules dédiées à cet effet dans plusieurs wilayas dont Alger, Tipaza, Boumerdes et Tindouf, Mme Benzerrouki s'est félicitée de toutes les règles de respect des droits de l'Homme telles que l'hygiène, le délai de détention qui ne dépasse pas les 48 heures, le droit d'informer immédiatement la famille ou les avocats et la nécessité de l'expertise médicale notamment pour les mineurs".
Dans le même contexte, le Conseil a salué l'introduction de la surveillance électronique des détenus à travers le bracelet électronique et des différents mécanismes juridiques et législatifs mis en place pour la protection des droits de l'Homme, notamment en ce qui concerne les mineurs et les femmes.
D'autre part, la présidente du CNDH a "déploré" la réapparition du phénomène des "Harragas" qu'elle a qualifié de "phénomène suicidaire", appelant les pouvoirs publics à une "meilleure prise en charge des préoccupations socio-économiques des jeunes et à "oeuvrer à leur réinsertion dans le monde du travail".
Elle a exhorté également le mouvement associatif à jouer son rôle dans la sensibilisation des jeunes pour éradiquer ce phénomène.
Concernant les migrants clandestins en Algérie, Mme Fafa Si Lakhdar Benzerrouki a estimé que "l'Algérie assure leur prise en charge conformément aux lois internationales de protection des droits de l'Homme", précisant que "37% des malades pris en charge au niveau de la wilaya de Tamanrasset sont des ressortissants étrangers et que les soins leurs sont prodigués dans tous les établissements hospitaliers, au même titre que les citoyens algériens".