Autres temps, autres mœurs ! Laclasse politique dans ses différentes déclinaisons (du pouvoir et del’opposition) se réveille groggy par les nouvelles données politiques entendant maladroitement de se mettre au service du nouvel homme fort.
Tout le monde veut désormais baiser la maind’Abdelmadjid Tebboune faute de n’avoir pu la mordre.
Dans les rangs des partis qui gravitent autourdu pouvoir, quasiment aucune formation n’a osé soutenir publiquement lecandidat y compris le vieux front dont il est pourtant membre de son comité central.
Sous la férule d’Ali Seddiki, l’ex partiunique a même commis l’irréparable en misant sur le mauvais cheval du frèreennemi du RND, Azzedine Mihoubi !
C’est dire à quel point le candidatTebboune a fait l’unanimité contre lui au sein d’une classe politique censéeêtre dans les secrets des dieux.
On devine le réveil brutal de ces partisface à une réalité qu’ils n’ont pas su prévoir avec l’élection d’un candidatdont ils ne donnaient pas cher de sapeau.
Mais à défaut de respecter leurspositions et rester droits dans leurs bottes face à l’adversité politique, lePFLN, l’ANR, le TAJ et le MPA qui composaient l’ex attelage présidentiel,préfèrent se ranger, la queue entre les jambes, du côté du nouveau présidentauquel ils font les yeux doux.
En l’occurrence, l’offre de dialogue lancée par Tebboune avite trouvé des oreilles attentives et une attitude obséquieuse auprès desétats-majors de ces partis qui ne sont pourtant pas expressément invités…
Le président élu connait évidemment lepoids de chaque parti sur l’échiquier politique, abstraction du nombre de sesreprésentants dans les assemblées élues sujets à caution.
Il sait qu’ils comptent désormais pour dubeurre devant un mouvement populaire qui, telle une bourrasque, a balayé l’imagedéformée d’un paysage politique factice, signant la naissance d’une immenseforce qui…force le respect et l’admiration.
C’est pourquoi Abdelmadjid Tebboune aadressé son offre de dialogue au Hirak qu’il a cité nommément parce queconscient qu’il est le seul bloc politique certes hétéroclite, mais fortementreprésentatif du peuple algérien.
Et malgré cet «honneur», le Hirak nes’est pas empressé devant le nouveau «rais» pour répondre à son offre.
A la queu leu leu…
Il attend qu’il soit investiofficiellement et qu’il prenne des mesures d’apaisement préalables (libérationdes détenus du hirak, ouverture des médias, cessation des pressions er desarrestations…) sans lesquelles, il nedonnerait pas suite à la proposition de dialogue.
Arithmétiquement et moralement, le Hirakest le mieux placé pour mener des négociations de sortie de crise et non pasdes partis politiques croupion ayant déserté la scène pendant neuf mois, àl’exception de certaines formations de l’opposition ayant tout de même soutenule peuple.
L’on assiste pourtant à une course versle nouveau président pour lui proposer ses services. Mais quel service cespartis discrédités par le peuple et par le pouvoir lui-même peuvent-ils rendreà Tebboune qui n’a pas jugé utile de porter leurs couleurs en tant que candidat ?
Le constat vaut également pour certainspartis dits de l’opposition qui ont tôt fait de donner leur bénédiction àl’offre de dialogue de Tebboune.
En réalité, le MSP, Ennahda, le PLD etles autres qui prétendaient soutenir le Hirak et disqualifiaient l’électionprésidentielle, ne veulent rien d’autre que de se repositionner opportunémentde crainte de subir la loi de la «sélection naturelle».
En l’occurrence, l’avènement du mouvementpopulaire va sans doute impulser une reconfiguration de la classe politique etprobablement induire un renouvellement générationnel du personnel politique.
Vu sous cet angle, ces partis qui semettent à la queue leu leu pour montrer pattes blanches, expriment davantage uninstinct de survie qu’une respectable position de vouloir participer à larecherche d’une solution à l’impasse politique intégrale. Le nouveau présidentle sait. Le Hirak aussi.