La très spéciale session dubaccalauréat, un cadeau offert aux retardataires et autres absents (volontairespour la plupart) s'est achevée mardi, laissant cette impression générale quecet examen, autrefois prestigieux, a encore perdu un peu plus de son mythe etde sa crédibilité, déjà largement entamée ces dernières années.
Avec un taux d'absentéisme qui aatteint plus de 80% sur les 104.000 candidats et une surveillance et des correctionspour le moins douteuses, selon Messaoud Boudiba, le SG du CNAPEST, cettesession de la seconde chance apparait comme un véritable gâchis par rapport auxmoyens logistiques et humains mis à disposition par l'état.
C'est toute une machine lourde qu'il aura fallu relancer, alorsque les épreuves de la session de juin venaient juste de s'achever sur fond descandale des fuites via les réseaux sociaux et des vrais faux retardataires.
Convocation des inspecteurs pour le choix des nouveauxsujets, impression des sujets au niveau de l'ONEC, rappel des professeurs pourla surveillance et de l'administration pour les centres d'examen, mobilisationdes services de sécurité pour acheminer les épreuves et leur surveillance….
Et, last but not least, la pénalisation des algériens,citoyens et institutions, par le blocage des réseaux sociaux pendant les cinqjours de cette épreuve (dans tous les sens du mot) qui restera dans lesannales. Tout ça pour ça !
Maintenant que cette session est derrière nous, force estconvenir que ceux qui étaient vent debout avaient pleinement raison. A commencer par la ministre de l'Education, tombéedes nues d'apprendre à l'APN qu’une session extraordinaire était décidée par leprésident.
Un camouflet pour Benghabrit, obligée d'avaler la couleuvre,alors que la veille même elle avait exclu toute possibilité de session spéciale,argumentant qu’il en allait à la fois de la crédibilité de l’examen, del'autorité scolaire et de la rigueur dans l'application du protocole desécurisation des épreuves.
Autant d'arguments qui tiennentla route au demeurant, mais balayés par la grâce d'une décision politique improvisée.
Les syndicats, dans leurs quasi-totalitéégalement ont affiché leur opposition à cette session, certains allant mêmejusqu'à demander à leurs adhérents de ne pas se présenter ni à la surveillanceni à la correction. Un choix ouvertement assumé, notamment par le CLA.
Méziane Meriane, le patron deSNAPEST a sans doute trouvé le mot justepour décrire cette satiation ubuesque. "Voilà ce que ça donne quand onmélange la politique avec la pédagogie !" regrettera-t-il.
Il a raison le patron du CNAPEST, car lapolitique dans la pédagogie, cela ne date pas que de ce mois de juillet 2017. C’estun vieux couple, mais qui n’a jamais fait bon ménage.
L'école algérienne a toujours étéprisonnière des à priori idéologiques. Ce qui explique aujourd'hui son état désastreux,bien que sa part annuelle du budget de l'Etat ait toujours été celle du lion.Quelle leçon tirer finalement de cette session ? N'est-il pas déjà troptard?