Qui va doncmettre fin à cette cascade de mouvements sociaux qui paralysent des secteursaussi névralgiques que ceux de la Santé et de l’Education ? La question sepose plus que jamais au regard de l’enlisement des conflits qui oppose lespouvoirs via les deux ministères de la santé et de l’éducation aux syndicats etcollectifs des travailleurs.
La grèvenationale «illimitée» qu’à déclenché depuis hier le Conseilnational autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation(Cnapeste), fait craindre le retour au cycle infernal des arrêts de cours àrépétition qui avait déstabilisé gravement la scolarité de nos élèves. Lesmouvements de protestations des médecins résidents et des paramédicaux ont déjàlourdement impacté le fonctionnement normal des établissements de santé réduità tourner au ralenti. Et que font les pouvoirs publics ? Pas grand-chose,hélas. Le gouvernement donne l’impressiond’être en position de force alors qu'en vérité il est acculé dans ses derniersretranchements.
Les syndicats montés au créneau, qui ont largement prouvé leur représentativité sur le terrain, ont beau jeu demontrer du doigt les responsables, incapables de trouver des solutions à desrevendications exprimées alors même quelques unes paraissent relever de la surenchère.Est-ce une raison pour autant pour faire la sourde oreille et maintenir cestatut quo mortifère que subissent les malades dans les hôpitaux et les élèvescontraints de ranger leurs cartables ?
C’est en ces termes en effet quel’équation de pose au gouvernement, qui est tenu de trouver des terrainsd’entente avec les protestataires au lieu de miser sur d’hypothétiquesessoufflements des mouvements ou encore sur une compagne de leur discrédit auxyeux de l’opinion. Comme d’habitude, on recourt à la stratégie de la carotte etle bâton qui aura plusieurs fois prouvé ses limites en ce sens qu’elle pousse àla radicalisation.
En l’occurrence, le faitd’actionner la justice en référée pour invalider ou déclarer «illégale» cesgrèves ne règle pas le problème. Il accentue au contraire la méfiance desanimateurs de ces mouvements à l’égard du gouvernement qui se retrouveincapable d’imaginer des sorties de crise qui satisfasse les doléances desprotestataires sans ruiner ses finances et encore moins écorner la puissancepublique.
Parce que la bonne gouvernancec’est aussi et surtout la capacité des responsables à être à l’écoute despulsions de leur société et tenter autant que faire se peut de rasséréner lescatégories professionnelles qui grondent que leur préoccupations seront prises encharge dans la mesure du possible.
Des ministres débordés
Or, on n’a pas l’impression que legouvernement Ouyahia ait pas pris toute la mesure des risques que font peserces mouvements sociaux sur la stabilité du pays. La fermeté à elle seule n’estjamais une solution. L’expérience l’a prouvé plusieurs fois que les pouvoirspublics ont été bien obligés de satisfaire les revendications des syndicatsaprès les avoir décrétés irrecevables globalement et dans le détail.
Le recours à la Justice pourinvalider les grèves ou la police pour les empêcher ne semble pas être de bonnepolitique pour un gouvernement qui doit et qui doit encore dialoguer et fairede la pédagogie sur la situation financière difficile du pays.
Il ne sert donc à rien de bomberle torse et brandir la trique pour finir par négocier en position de faiblesse.On ne le répétera jamais assez, gouverner c’est prévoir. Mais les ministres ontété incapables de prévoir ces débordements et ne savent plus aujourd’hui commentramener le calme. Quand on entend Mme Benghebrit assurer depuis Ghardaïa que sondépartement ne lésinera sur «aucun moyen» pour trouver des solutions auxproblèmes et aux doléances des différents syndicats du secteur, la question coule de source :Qu’attendez vous Mme la ministre ?
Le constat vaut également pour son collègue de la Santé qui héritede deux conflits (résidents et paramédicaux) et qui passe sont temps a tenirdes réunions qui n’aboutissent à aucun engagement sérieux. Jusqu’à quand ?