Paradoxal !Au moment où la sélection nationale a enregistré une performance historiquedurant la CAN 2019, raflant le trophée alors que personne ne s’y attendait, leslendemains du sacre ont vite fait de déchanter, ouvrant la voie à uneatmosphère viciée.
Retour surdes événements latents et patents qui menacent d’ébranler un édifice, déjàfragilisé par des coups de Jarnac, controverses et grosses polémiques.
Encore touten liesse, le grand public verra, sidéré, l’absence marquante du président dela fédération algérienne de football (FAF), Kheirdine Zetchi (Photo- avec Belmadi) à la cérémonieprésidentielle de samedi dernier.
Un impair detaille, sachant que le président de la FAF incarne, de facto, l’autorité moralede la sélection nationale.
Et ce nesera pas l’explication saugrenue donnée, deux jours plus tard par le ministrede la Jeunesse et des Sports, dans une déclaration où il mettait en avant desimpératifs protocolaires, arguant qu’il n’y avait «aucun problème», quia rassuré l’opinion publique.
S’emparantde l’affaire, les médias enchainent sur le sujet, certains, très proches de lafédération, allant jusqu’à annoncer, publiquement, la démission de Zetchi lorsde la réunion du Bureau fédéral, prévu pour jeudi écoulé et, finalement,reporté.
Si lejournal spécialisé français, l’Equipe, reprend une info du quotidien nationalEl-Watan, pour enfoncer le clou dans cette veine, disant que la genèse del’affaire est éminemment politique, après que le Chef de l’Etat, AbdelkaderBensalah présent lors de la finale, ait mal apprécié le peu de considérationmontré à son égard par la délégation algérienne, il a laissé entrevoirl’éventualité de voir Belmadi quitter l’EN en cas de départ de son employeur.
Chose qui ade nouveau été mise sur la table à l’occasion d’un entretien accordé, vendredi,par Ryad Mahrez, au même journal, soulignant clairement que Djamel Belmadi «pourraitlier son avenir à celui du président de la Fédération Algérienne de Football(FAF) Kheïreddine Zetchi».
Entretemps,c’est le silence radio de la part du concerné lui-même. Mais, cinq jours aprèsle malheureux épisode de la cérémonie officielle, Kheiredine Zetchi sort de saréserve et annonce, via un communiqué publié, jeudi dernier, sur le siteofficiel de la FAF qu’il allait poursuivre sa mission à la tête de l’instancesuprême du football national et dans lequel Zetchi ne reviendra jamais sur lesgriefs, avérés ou supposés, portés à sonencontre et qui ont fait le lit à sa disgrâce annoncée, aux yeux du pouvoir enplace.
Une mise aupoint chronophage, de prime abord inexpliquée, au regard de la flagrantehumiliation infligée, c’en est une, et la grande polémique qui l’avait,derechef, suivie.
Parailleurs, le report, sans motif apparent, de la réunion du bureau fédéral,prévue le même jour, a-t-il un lien crucial avec l’affaire ? La questionmérite d’être posée.
En tout étatde cause, il apparait clair que sur le coup Zetchi avait sérieusement songé à rendrele tablier, devant une situation où il devenu persona non grata pour lesautorités du pays.
Ayant, sansdoute compris, qu’on le poussait clairement vers la sortie, pour des raisons,bien fondées ou non, a-t-il fait le choix de s’abriter sous le parapluie de la FIFA,très sourcilleuse et intransigeante sur l’immixtion du politique dans lefootball ?
Unehypothèse qui donnerait à comprendre que le patron du football nationalchoisirait l’option d’un bras de fer avec ses contempteurs. Sur ce plan, et auvu de la situation extrêmement délicate que connait le pays, qui ne semble pas s’encombrerde démarches extrêmes de la part des autorités, l’issue d’un tel bras de ferest connue d’avance.
Endéfinitive, et loin d’être une simple vue de l’esprit, cette situation neprésage rien de bon pour l’EN et entache déjà un triomphe africain imposé dehaute lutte.
Dontl’artisan principal, faut-il seulement le rappeler, le sélectionneur national,Djamel Belmadi, menace de se retirer si Zetchi quittait la FAF, de l’aveu mêmedu capitaine Ryad Mahrez.
Grand bâtisseurde l’EN, aussi bien pour le profane que pour l’observateur avisé, Belmadi en rajouterait,alors, une couche en se fourvoyant par rapport à un peuple qui l’a adulé.