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En Tunisie, une loi historique qui protège les femmes contre les violences

28-07-2017 10:57  Amine Bouali

À l'unanimité, (ce qui est une indication importante lorsqu'on considère la pluralité idéologique des partis politiques qui siègent à l'Assemblée nationale tunisienne), cette dernière a adopté avant-hier, mercredi 26 juillet, en soirée, une loi qui protège les femmes tunisiennes contre les différentes violences qui piétinent leur intégrité physique et morale.

Ce nouveau texte de loi définit d'abord la violence à l'égard des femmes comme "toute agression physique, morale, sexuelle ou économique contre la femme (....) y compris le fait de la menacer, d'exercer des pressions ou de la priver de ses droits et libertés, que ce soit dans la vie publique ou privée".

Des dispositions précises ont ensuite été inscrites dans le marbre de la loi tunisienne. Ainsi le nouveau code pénal amendé punit de peines de prison de 6 et 5 ans respectivement quiconque a une relation sexuelle avec une mineure de moins de 16 ans dans le premier cas, et âgée entre 16 et 18 ans dans le second, même avec le "consentement" de celle-ci. Les peines sont doublées si les agresseurs sont de l'entourage proche des victimes mineures ou s'ils exercent sur elles une influence.

Le mariage n'efface plus le viol

L'âge légal de la maturité sexuelle pour les filles a été élevé et fixé à 16 ans (alors qu'il était de 13 ans auparavant).

Un article controversé du code pénal tunisien qui offrait la possibilité aux auteurs de viols perpétrés contre des mineures de moins de 16 ans, d'échapper à la prison s'ils se mariaient avec leurs victimes, a été abrogé. En Tunisie, désormais, le mariage n'efface plus le viol.

La nouvelle loi prévoit également des mesures pour assister les femmes rescapées de violences familiales, notamment en leur fournissant un soutien juridique, médical et psychologique et en leur rendant accessible le recours à la protection de la justice, pour elles et leurs enfants.

Cette loi pénalise aussi le harcèlement sexuel envers les femmes dans les lieux publics. Toute femme, dans la rue, au bureau, dans les transports publics, à la mosquée, à la plage, n'importe où, est d'abord notre sœur, notre mère, notre fille.

Selon Madame Amna Guellali, directrice du bureau de Tunis de  l'ONG "Human Rights Watch", "en promulguant cette loi, les autorités tunisiennes ont montré qu'elles étaient impliquées en faveur des droits des femmes et ont établi une norme que beaucoup d'autres pays seraient avisés de suivre." Suivez notre regard !



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