Les deux pilliers politiques du régime de Bouteflika, le PFLN etle RND, ne savent désormais plus sur quel pied danser la valse politique àdeux temps.
Situation assez cocasse pour deux partis qui dominent outrageusementles deux chambres du parlement sans que cela ne leur confère un quelconquepoids sur les choix politiques à venir.
Le fait est qu’ils sont tous les deux sujets à une instabilité au niveaude leurs directions respectives.
Alors que le RND est dirigé de manière intérimaire par le candidatmalheureux à la présidentielle du 12 décembre dernier, Azzedine Mihoubi, depuisl’incarcération de son SG Ahmed Ouyahia, le PFLN est lui aussi dans une instabilitéchronique depuis le "dégagement "de Djamel Ould Abbés.
Du coup, ces deux formations qui prétendaient être la colonne «vertébralede l’Etat», ne sont plus que les ombres d’elle-même.
Elles ont connu une chute météorique de la pyramide du pouvoir à lafaveur de l’élection présidentielle qui a vu -fait inédit- l’ex parti uniquesoutenir le candidat de son frère ennemi, le RND au détriment d’AbdelmadjidTebboune, pourtant membre de son comité central.
A l’arrivée, ce dernier a réussi à se faire élire en tant quecandidat «indépendant» et n’a donc absolument aucune dette vis-à-vis de sonancien parti.
Pour le parti d’Ali Seddiki, le choix de soutenir Azzedine Mihoubi s’avèreun suicide politique.
Et pour cause ! Lenouveau président va pouvoir gouverner sans lui et peut être même contre lui,surtout que le vent du changement des règles du jeu politique a soufflé et leprincipe du «Parti-Etat» n’est plus qu’un mauvais souvenir.
Les responsables actuels de ces deux partis savent qu’ils sont surdes sièges éjectables.
Azzedine Mihoubi va affronter demain vendredi un conseil nationaldu RND particulièrement remonté contre lui.
Pas moins de 52 membres de cette importante instance ont publiquementréclamé sa tête via une déclaration.
Son score anecdotique au scrutin présidentiel est vécu comme un cinglantaffront par les cadres de ce parti et Il est donc fort possible que Mihoubi soitdébarqué dès ce weekend de la direction du RND.
Au PFLN, la situation est un peu plus compliquée. En plus dessoucis organiques liés à l’élection d’un nouvel SG du parti par le Comitécentral, l’intérimaire Ali Seddiki est appelé dimanche prochain à répondre deses actes.
En jetant son dévolu sur le candidat Mihoubi, il aura quasiment réduità néant l’influence de son parti sur la scène politique de l’après 12 décembre.
Le scénario le plus probable est qu’il soit invité à rendre letablier pour placer quelqu’un qui saura remettre les passerelles avec lenouveau président dans l’espoir de faire revenir le parti dans l’antichambre dupouvoir.
Bien qu’il soit élu sans lui, Abdelmadjid Tebboune sait en effet qu’ila encore besoin de cet appareil pour porter sa feuille de route notamment au parlement, d'autant plus qu'il a laissé entendre qu'il ne compte pas le dissoudre.