C’est dans un contextepolitique marqué, en ce mois d'août, par une profonde léthargie, conséquence de la pandémie duCoronavirus, que des partis politiques, organisations de la société civile et personnalitésindépendantes ont lancé une initiative qu’ils inscrivent volontiers dans le cadre du débat sur la révision de la constitution.
En lui accordant l’autorisation de se réunir mardi à l’hôtel Aurassi, haut lieu des grandesmesses politiques officielles, contrairement aux forces du PAD (interdite derencontre), le pouvoir en place donne implicitement son onction à cette initiative dont le maître d’œuvre sembleêtre Abdelkader Bengrina, candidat malheureux à la présidentielle du 12décembre.
Justement dans son allocutiond’ouverture, le chef du part parti El Bina, qui préside l’APN, a estimé que « lepeuple algérien est toujours en attente de la concrétisation des aspirationsportées par le Hirak », se félicitant que « l’Algérie ait pu préserver ses institutions dans un contexte particulièrementcritique ,grâce au peuple Algérien et àson armée qui ont fait bloc et un processus constitutionnel qui, s’il n’est pasl’idéal, a permis a pays de sortir de l’impasse politique »
Abdelkader Bengrina appelle enoutre à "un dialogue sincère" entre pouvoir et opposition pour, dit-il, « dessinerde nouvelles perspectives politique au pays », mettant par ailleurs engarde contre « la contre révolution qui veut nous ramener en arrière »
Pour sa part, TaharBenbaibéche, un des chefs de parti qui ont répondu à l’invitation, estime que « l’initiativeest beaucoup plus nationale que politique », arguant de la qualité des participants qui sont beaucoupplus des représentants de la société civile, des syndicats , des activistes du Hirak, des personnalitésindépendantes.
Benbaibéche, tout en exprimantson inquiétude face à ce qu’il qualifie de « désertification de la scènepolitique », à cause à la fois de la crise du Coronavirus et de l’absenced’initiatives insiste sur la caractère « délicatde la situation politique , économique et social du pays, du fait de la baissedes revenus pétroliers et de la crise du Coronavirus »
Benbaibéche, comme Bengrinaavant lui, appelle le pouvoir au "dialogue" pour dégager des solutions consensuelles,préalables selon lui aux réformes en profondeur qu’il juge « inévitables »
Dialogue, c’est également leleitmotiv du président du syndicat des magistrats, présent à cette réunion,invitant à des « concessions » et « au renoncement à descertitudes et à des idées »
« Dans ce qu’il sembleêtre une critique quant à l’instrumentalisation de la justice,Yessad Mabroukexplique « que le juge ne peut pas régler des problèmes politiques, sonrôle est de dire le droit dans lacommission des crimes »
Parlant de la situationpolitique, il dira que « nous sommes ici grâce au Hirak et sans ce Hirakje ne sais pas ce qui serait advenu de l’Algérie, il appartient au pouvoir de prendre l’initiative du dialogue pourasseoir un nouveau consensus politique »
Le patron du syndicat desmagistrats termine son intervention ànouveau sur la Justice en expliquant que son indépendance reste encore « unslogan creux », invitant à la mise en place d’ »un état avec desinstituions forte, faute de quoi nous ne sortirons pas de l’impasse avertit-il.
Même si les promoteurs decette initiative, qui n’ont pas du reste un grand poids sur la scène politique,se gardent de faire de la politique, personne n’est dupe de leur démarche qui atout l’air de s’inscrire dans l’orbite du pouvoir qui est à la recherche de relais politiques dans la sociétéen prévision des futures législatives.
Tout porte à croire que lespartis du FLN et du RND, malgré les toilettages organiques opérés dernièrement dansleurs maisons respectives, ne rentrent plus dans les plan du nouveau pouvoir quin’entend pas se lester de leur passé rédhibitoire bouteflikien.