Un candidat,de ce qui est appelé «nomade politique», intègre le RND et rafle 13 sièges.
Uneperformance jamais égalée depuis l’avènement du multipartisme, à Chéraga, surles 23 mis en jeu dans cette importante commune, comptant parmi les plusstratégiques et les plus riches de la Capitale.
Cetteperformance qui est à mettre à l’actif du maire sortant a mis groggy la ruechéragoise, nourrissant controverses et polémiques, tout en laminant des formationstraditionnellement bien ancrées telles le FLN, le FFS, le RCD et autres partisislamistes.
Si le vieuxparti, même s’il a pu s’agripper en remportant six sièges, aura payé lesorientations et la tactique désastreuses de son SG, Djamel Ould Abbes, qui apar ailleurs perdu «et la ‘’bataille’’ et ‘’la guerre’’ du tout Alger»,n’a pas manqué d’ironiser un vieux militant du Front.
Ce samedimatin, sur les placettes du centre- ville, l’heure était ostensiblement à lagueule de bois, et au verbe acerbe. Lesdiscussions tournaient autour de ce seul sujet et les interrogations crucialeset lancinantes, fusaient mais restaient sans réponses, ajoutant au désarroi quisuccède aux grands chocs.
L’Administrationest pointée du doigt. «On voyait le coup venir, même si n’était pas du niveaude cette ampleur» maintiennent certains, soulignant que «la cacophonieobservée les derniers temps à l’Apc a culminé avec la remise des réquisitionsdes agents la veille même du vote, ceci sans évoquer les curieuses pannes de systèmeinformatique au moment de la révision des listes électorales alors que le maireétait encore en fonction».
Un candidat indépendant,renchérit : «Nous nous sommes échinés à mettre à jour le fichier de nospartisans mais près de 400 cartes d’électeur ne leur sont jamais parvenus», a-t-ildéploré.
Semblanttrès au fait des coulisses de la municipalité, un ancien élu et candidat d’uneformation laissé sur le carreau s’interroge : «Ce maire a faitplusieurs mandats en tant qu’élu sur des listes soit indépendantes, soitislamistes. Au-delà du fait qu,’inexplicablement, une formation comme le RNDl’ait coopté comme tête liste, alors que par ailleurs, il se trouve englué dansdes affaires en justice, nous posons une simple question : par quelle voies, rééllement, il s'est retrouvé plébiscité? Sur le seulmandat, écoulé, qu’il a géré, nous le mettons au défi, de sortir un seul projetréalisé.
La seulevérité, et qui choque aujourd’hui à Chéraga, est que la ville sombre dans ladécrépitude à tous les niveaux, environnement, cadre de vie, assainissement,socio- éducatif etc.» ajoute-il -il.
Et deconclure, amer et sarcastique : «Avec un bilan aussi noir, récolter13 sièges, revient à dire que, désormais, Chéraga s’érige en capitale du masochisme».
Jugementexcessif ? D’aucuns, dans cette commune clochardisée, à première vue, nesont pas loin de le partager.