La présidentielle aura finalement étépliée au premier tour avec une confortable avance de Tebboune, arrivé en tête des suffrages, avec 58.15%, devançant le deuxièmecandidat, Abdelkader Bengrina de plus detrente point de pourcentage.
Pourtant le scénario d’un deuxième tour,pour cette élection, a été très présent dans les esprits, du fait que les cinqcandidats sont considérés comme étant de valeur sensiblement égale et donc nonéligible à une victoire au premier tour.
Hier, tout au long de la soirée électoraleet pendant que les algériens attendaientle taux de participation finale, qui n’est tombé que à minuit passé, sur lesplateaux de télévision un deuxième tour était donné pour acquis entre AbdelmadjidTebboune et un des autres candidats et le suspens était de mise.
Ahmed Dane, le directeur de campagne deAbdelkader Bengrina, a été le plus offensif sur la question en faisant deuxinterventions pour revendiquer un second tour, allant même jusqu’à donner untaux de voix de 31%en faveur de sonchampion.
«Nos données qui nous parviennent de nospermanences électorales nous permettent de dire que nous arrivons en deuxièmepositon derrière un autre candidat, un second tour devient incontournable pourdonner plus de crédibilité démocratique à l’élection présidentielle », faitsavoir Ahmed Dane qui laisse planer l’ombre d’un doute sur la propreté du scrutin.
Fateh Boublik, directeur de campagne de AbdelazizBélaid, lui aussi, a réclamé un second tour en revendiquant la seconde placeavec 30% de voix derrière Abdelmadjid Tebboune. Lui aussi a laissé entendre subliminalementune possibilité de fraude en l’absence d’un second tour.
Le chassé-croisé d’ « experts »qu’on a vu défiler sur les plateaux de télévision durant la soirée électorale sesont tous rendus à l’idée d’un second tour, considérant que « c’est latendance universelle », avec en toile de fond l’exemple tunisien dont laprésidentielle s’est déclinée en deux tours.
Un second tour est un marqueur démocratique,certes, mais il présente des « risques », selon d’autres experts qui y un voient un moyen d’exacerber unebipolarisation politique et surtout le risque de revitalisation du courant islamiste qui semobiliserait pour Bengrina, issu de cette mouvance actuellement en état de déshérence politique.
En l’absence d’un second tour, lacrédibilité de la consultation reste sujette à caution, mais elle a le mérite d’épargnerau pays une perte de temps de presque un mois, sachant que ce tour est prévu entrele 31 décembre et le 09 janvier, alors que le pays vit sous tension politiquequotidienne depuis le 22 février.