Résolument agressif, l’éditorial delundi, du quotidien El- Moudjahid, organe officieux de l’Etat s’il s’en trouve,recadre le FMI, usant d’un argumentaire qui peut être difficilement contredit.
L’éditorialiste d’El-Moudjahid, commentantles prévisions du FMI pour l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l'Asiecentrale, publiées le 15 avril en cours, annonce d’emblée la couleur, déplorantle «catastrophisme» que donne à lire le document de l’institution deBretton Woods.
«Ces prévisions auraient été plus crédiblessi elles ne chiffraient curieusement que l'Algérie», écrit-t-il, soulignantque cette démarche, qui fait «la partbelle aux thèses marocaines», note-t-il, attestait du «caractère tendancieuxde l'exercice» ; estimant que «Le catastrophisme qui lui estattaché montre une nouvelle fois que l'Algérie est particulièrement ciblée».
Sur la même lancée, El-Moudjahidépingle le Fonds Mondial, relevant que, paradoxalement, la plupart des paysépargnés par le dernier rapport du FMI émargeaient à différents guichetsdu Fonds, contrairement à l'Algérie, a-t-il soutenu.
Et de rappeler, analysant une telle hostilitéque «l'Algérie, en s'acquittant de la totalité du stock de sa dette paranticipation, soit l'équivalent de 12 milliards de dollars, avait réaménagé sarelation avec cette institution de Bretton Woods».
Un remboursement qui, dans les faits,a permis à l'Algérie d'économiser près de 2 milliards de dollars au titre desintérêts, des commissions de service de la dette et des autres chargesfinancières liées aux crédits contractés et qui devaient être remboursés entre2006 et 2011, explique le Quotidien national, qui met en avant, dans cetteveine, que «Cette décision s'est avérée payante», fait-il remarquer.
Puis, analysant les procédures pouraccéder aux ressources du FMI, le journal note que les conditions du FMI constituent de véritablescahiers de Charges comportant des objectifs, des délais, descontrôles périodiques et éventuelles sanctions.
Dans ce contexte, il souligne que «Le Fondsconsent à dire que l'accord de confirmation est une matrice de mesurestechniques dont la réalisation est soumise à son contrôle périodique sur lescritères de performance», faisant observer qu’ainsi, «il refuse d'admettreque ses décisions (et non ses accords au sens français) reposent sur descritères politiques».
A titre de conclusion, l’éditorialisted’El-Moudjahid invoque l’oukase du président de la République, répondant le 11avril passé à la proposition de la Banque mondiale et du FMI d’un emprunt sansintérêts de 130 millions de dollars comme une aide dans la lutte de l’Algérie contrele nouveau coronavirus.
«Que celui qui veut nous aiderspontanément soit le bienvenu et ceci sera pour nous un geste d'amitié, maisnous ne demanderons pas l'aumône. Nous avons suffisamment de moyens», avait alors tranché le premiermagistrat du pays.