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Effondrement des cours du pétrole : la situation est «extrêmement grave» pour l’Algérie selon Arkab

04-03-2020 15:38 

C’est sans doute la première foisqu’un ministre de l’énergie voire un haut responsable algérien fait unedéclaration aussi alarmante à propos de l’effondrement des cours dupétrole. 

Visiblement choqué, Mohamed Arkab nes’est pas encombré de précaution sémantiques pour lâcher toute crue lavérité : «Au regard de la situation du marché pétrolier qui estextrêmement grave, l’Algérie appelle à une action concrète, crédible, solidaireet rapide », a –t-il déclaré dans un entretien accordé à l’agence presse officielle(APS).

C’est assez rare pour ne pas lesouligner d’autant plus que le contexte général du pays, marqué par une impassepolitique qui dure, aurait dû amené le ministre à un peu plus de retenue pourne pas susciter des craintes. Mais il faut croire que la situationest extrêmement préoccupante pour l’Algérie pour que notre ministre s’autoriseune telle déclaration qui donne froid dans le dos.

Et c’est quasiment un appel ausecours qu’il lance à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et sesalliés (Opep) d’entreprendre une «action rapide» pour faire face à ladétérioration «inquiétante » des marchés pétroliers, «afin de ne pasanéantir l’ensemble des efforts consentis depuis 2016 par les pays signatairesde la déclaration de coopération ».

Il en veut d’autant plus que la propagationde l’épidémie de coronavirus a, dit-il , «impacté sévèrement les prix aucours des deux derniers mois, en passant aux alentours de 50 dollars le barilcontre plus de 65 dollars en début d’année, soit une baisse de plus de 15dollars par baril».

Et les résultats sont inévitablespour l’Algérie : la croissance économique sera «affectée au regard del’importance de la Chine pour les chaînes d’approvisionnement mondiales», préciseArkab. C’est pourquoi, il souhaite que  lespays signataires de la déclaration de coopération, Opep et non-Opep, jouent «unrôle important pour rétablir la stabilité et l’équilibre du marché pétrolierinternational».

Mais, en plus du fait que peu depays membres seront d’accord sur la baisse de la production prévoit leministre, la production du Cartel ne représentent qu’environ 40% de laproduction mondiale. Pis encore, si l’Algérie venait àréduire le volume déjà faible de ses exportations de gaz et de pétrole, sesmaigres réserves de changes vont tarir plus tôt que prévu et elle risqueraalors de se retrouver une nouvelle fois dans les fourches caudines du FMI.

C’est dire qu’aussi inquiétantes etaffolantes qu’est la déclaration de Mohamed Arkab, elle n’en est pas moinsjustifiée tant il est question de la «souveraineté économique» érigée en dogmedoctrinal dans le discours officiel. 



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