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Economie nationale en danger

18-01-2020 18:38  Khidr Ali

Durant le long et laborieux processus qui vient de placer un nouveau président de la République à la tête du pays et suite à la vague d’arrestations de responsables politiques et d’opérateurs économiques, l’économie nationale s’est trouvée en état de gel quasi-total et comme abandonnée à l’anomie après la mise en examen et l’incarcération généralisée de ces derniers et malgré la désignation d’office d’administrateurs judiciaires pour assurer la gestion des entreprises privées de leurs patrons. 

Alors que certaines des entreprises privées ont été confiées à la gestion de membres de la famille de leurs patrons, celles placées sous administration judiciaire subissent une véritable asphyxie du fait que les attributions de leurs administrateurs sont fort limitées. Privés de tout pouvoir pour prendre les initiatives au moment où il faut les prendre, ces derniers n’ont pu procéder à l’enlèvement des produits d’importation indispensables au fonctionnement de ces entreprises qui demeurent, à ce jour, bloqués au niveau des ports sans perspectives d’être autorisés à l’admission à cause de cette absence de pouvoir sinon de la peur des responsables de prendre des décisions.

Ces lots importés se trouvent dans des milliers de conteneurs entassés dans les différents ports du pays et même au  niveau de certains ports de transbordement étrangers (tel le port de Barcelone ou celui La Valette).

Avant le rapatriement des fonds transférés à l’étranger, il convient mieux de commencer par la commercialisation des biens en souffrance dans nos ports et le versement de leur valeur vénale au trésor public, chose que nous pouvons faire et sans délai. Ces milliers de conteneurs sont de l’argent du contribuable que les fonctionnaires de l’Etat ont l’air d’oublier. Il faut agir avant que ces marchandises ne s’avarient et perdent leur valeur.

En libérant ces marchandises, les usines se remettront en activité, les salariés seront payés et  l’administration judiciaire aura quoi verser au trésor public.

Par ailleurs, les perquisitions effectuées au sein des banques à la recherche  des malversations des opérateurs véreux ont effrayé le personnel exécutif si bien que cela a engendré un gel au niveau des opérations de crédit, soit sur instruction de leur hiérarchie soit par peur de se trouver devant les tribunaux. La quasi-totalité des banques sont devenues de simples caisses de dépôt et de retrait.

Tous les opérateurs économiques ne sont pas des délinquants ; beaucoup travaillent honnêtement et font travailler un nombre considérable d’employés. Ceux qui ont des projets d’extension ou de création et offrent de réelles garanties ne doivent pas être pénalisés. Ceux qui sont coupables doivent payer mais ceux qui ne le sont pas ne doivent pas être pénalisés directement ou indirectement.

Le refus de traiter ces dossiers et/ou la lenteur extrême mise volontairement dans leur traitement menace l’existence et la survie des milliers de sociétés. 

Il est inconcevable que celui qui offre des garanties solides voit sa demande de financement rester des mois sans réponse, alors qu’il doit faire face aux salaires de ses ouvriers, aux charges (qui n’attendent pas), aux besoins d’approvisionnement, etc…

Il faut insister sur la récupération de l’argent qui croupit (sous forme de matières premières et autres produits marchands) dans les ports et son versement et ce n’est qu’ensuite que viendra le tour du recouvrement des avoirs transférés frauduleusement à l’étranger.

Le fait de juger les délinquants est louable, mais il ne faut pas que cela soit contre-productif au détriment de l’économie nationale. Il faut se ressaisir et réévaluer cette action économiquement. Il ne faut pas laisser ces milliards dormants qui ne profiteront qu’aux sociétés étrangères. En effet, les frais de magasinage qui se chiffrent en centaines de milliards iront aux armateurs étrangers et les surestaries à des montants similaires iront à Dubaï PortWorld.

Beaucoup d'acteurs économiques et chambres de commerces régionales alertent les plus hautes autorités du pays qui n’ont plus l’excuse d’être empêchées, car les postes de président de la république et de premier ministre sont à présent pourvus. 



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