"L'Algérie est dans une impasse politique intégrale, c'est à dire une crise de perspective historique. L'ordre ancien est usé et dépassé mais il résiste et empêche l’avènement d'un ordre nouveau. C'est un moment charnière, a soutenu, samedi, l'ancienne figure du Mouvement Culturel Berbère (MCB) et non moins directeur de la campagne présidentielle du défunt Hocine Ait Ahmed en 1999, en l’occurrence, Djamel Zenati.
S'exprimant dans un entretien accordé au quotidien Liberté , Zenati avertit que "la crise qui agit sur les divers segments de la société peut déboucher sur le pire comme sur le meilleur". Poursuivant son analyse de la situation du pays, il relève que "les classes supérieures et populaires sont globalement dans la constance. Les premières sont attachées au statu quo tandis que les secondes aspirent au changement.Il en est tout autrement des classes moyennes, ce groupe tampon hétérogène au rôle fondamental dans la dynamique sociale. Elles son traditionnellement ambivalentes et hésitantes".
Commentant la crise qui secoue son ancien parti, le Front des Forces Socialistes (FFS), l'ancien conseiller de Da Lho "trouve inadmissible de confier la conduite d'une formation politique de gauche à des affairistes ou à des individus sans parcours et aux antipodes des idées pour lesquelles ils sont censés se battre" et que "l'idéal de Hocine Ait Ahmed est aujourd'hui orphelin d'un support politique solide et crédible de nature à aider le pays et la société dans les épreuves difficiles" .
Répondant à une question si le salut de l'Algérie réside dans la construction maghrébine, Zenati estime que "le salut de l'Algérie viendra prioritairement d'un sursaut patriotique de ses enfants" et que "pour l'instant , le destin du pays est entre nos mains. L'Algérie a les moyens de s'en sortir, sans violences".
Pour Zenati "en théorie , la révision constitutionnelle de février 2016 a introduit toutes les réformes à même de permettre la construction démocratique . Il suffit de les traduire dans les faits. Un défi relativement facile à relever eu égard aux énormes avantages compétitifs dont dispose le pays. Nous en citerons les plus décisifs : une population à majorité composée de jeunes, un foncier agricole et industriel conséquent et des ressources énergétiques importantes".
Dans le même sillage il estime que "les options actuelles " du pays"sur divers plans "tendent à éroder considérablement ces atouts et anéantir, du coup, tout espoir de voir le pays aiguille sur la voie de l'émergence. Aussi, le changement est une exigence historique".