La tenue de l’élection présidentielle etla consécration d’Abdelmadjid Tebboune comme nouveau Président de la Républiqueenvers et contre la volonté et la stratégie du Hirak qui rejetait «ElIntikhabat maa Al Issabat», a donné naissance à une flambée d’échanges violonsqui déchirent la Toile.
Les esprits se sont subitement chaufféset les positions radicalisées dans ce qui s’apparente à une réaction dedépit face à un scrutin controversé aux allures de passage en force.
Il était bien sûr attendu que les hirakistesaffichent le spleen et soient logiquement contrariés de voir le pouvoir gagnersa bataille de tenir l’élection présidentielle sans faire la moindreconcession.
Réaction somme toute normale pour lesanimateurs du mouvement populaire qui voulaient légitimement peser sur la suitedes événements après avoir battu le pavé neuf mois durant.
Mais il y a tout de même des limites. Unseuil de liberté au-delà duquel on entre gravement dans le Maccarthysme.
Il n’est pas de bon ton, en effet, depenser par exemple, que la proposition de dialogue du nouveau président n’est pas digne d’être examinée.
Le rejet d’Abdelmadjid Tebboune est décrétéscellé et non négociablepar les seigneurs du Net !
Il n’ y a plus de place à la réflexion età la lucidité que dicte pourtant le contexte général exécrable dans lequelévolue le pays.
Il y a une quantité inouïe de violence produitesur les réseaux sociaux par des acteurs qui se croient être la conscience dupeuple qui marche.
Il suffit d’afficher ses distances aveccette façon bizarre de voir les choses pour être flingué en mode virtuel etplus si possible…
Le célèbre économiste et expert financierFerhat Ait Ali en connait un bout. Ayant été un militant de la première heure del’élection présidentielle en étant le conseiller de l’ex candidat Ali Ghediri,il a dû entendre des vertes et des pas mures de la part de ses adversairespolitiques sur les réseaux sociaux.
Ali Benflis qui a décidé de prendre sa retraitepolitique a été lui aussi, accompagné à sa «dernière demeure» avec une rareviolence verbale et autres quolibets qui blessent son amour propre.
Ces réactions «hard» absolument indignesdu slogan phare du Hirak, la fameuse «Silmya» n’ont pas épargné non plusSoufiane Djilali dont le seul tort est d’abord exprimé la disponibilité de sonparti à s’inscrire dans le dialogue de Tebboune en contrepartie de quelquespréalables politiques.
Une position somme toute respectable et quine constitue aucunement un reniement de sa ligne de conduite, lui qui luttaitpresque seul contre le 5ème mandat.
Le premier responsable de Jil Jadida été trainé sans ménagement dans la boue, en le réduisant à un «vulgaireserviteur du régime» voire un «sous-traitant de Tebboune».
En face, les partisans du pouvoir ne sontpas moins violents, loin s’en faut, sur les réseaux sociaux.
Les contempteurs du nouveau présidentsont descendus en flammes et traités de tous les noms d’oiseaux.
De fait, les espaces de débats virtuelssont devenus des marécages infestés de donneurs de leçons et autres objecteursde consciences qui distribuent des bons points aux uns et ordonnent des chassesà l’homme contre ceux qui n’épousent pas leurs avis.
Des duels sans pitié qui, s’ils ne sontpas circonscrits, risquent, à Dieu ne plaise, de s’inviter sur l’espacepublic.