Cettesulfureuse information est passée inaperçue dans les médias, malgré son importanceéconomique et ses implications stratégiques.
Toutministre des énergies renouvelables qu’il est, le Pr Chitour ignorait curieusementpourquoi le gouvernement Djerad à décidé contre toute attente et aprèsavoir signé un mémorandum d’entente avec les allemands de «tuer» le prometteurprojet Desertec.
«Votrecollègue de l’énergie (Abdelmadjid Attar NDLR) a annoncé la fin du projet Desertec.On s’attendait à ce que le ministre des énergies renouvelables que vous êtes,nous explique cette décision de dire on arrête ou en fait une pause…interroge HakimLaâlam, animateur du LSA Direct de notre confrère le Soir d’Algérie.
Visiblementtrès gêné et la mine défaite, Chams Eddine Chitour répond : «A ma grandehonte je ne sais pas ! assène-t-il. Et d’enfoncer le clou : «danscette affaire là, honnêtement,je ne suis pas dans les secrets des dieux. Il y a peut être des secrets et ily a peut être des dieux … »
Elleest tout de même assez bizarre cette réaction teintée de dépit d’un ministre directementconcerné par le projet Desertec et qui, comble du paradoxe, dit publiquementne pas être au courant d’une décision qu’il était censé endosser !
Ducoup, la question coule de source : le ministre des énergies renouvelablesqu’est M.Chitour, a-t-il, oui ou non été consulté par son collègue de l’énergie,Abdelmadjid Attar, avant d’annoncer officiellement à la radio que Desertec c’est fini ?
Deuxministres : deux choix !
Laréponse est à vrai dire dans la question dès lors que le Pr Chitour se soitpermis debalancer publiquement ses regrets prenant ainsi ses distances avec la décision qu’ila soigneusement évité de nommer.
Autrequestion importante : l’abandon du projet Desertec porte t-il la griffe personnelle d’AbdelmadjidAttar qui n’a pas encore bouclé trois mois à la tête du département de l’énergie,alors que le mémorandum d’entente pour élaborer une «vision commune decoopération» avec les allemands a été signé en avril dernier par son prédécesseurMohamed Arkab ?
Ilest en effet surprenant de constater que le gouvernement ait changé subitementde stratégied’exploitation des énergies renouvelables en trois mois.
Cecid’autant qu’un choix aussi délicat que vital pour le pays est censé fairel’objet d’unlarge débat au sein du gouvernement et en Conseil des ministres.
Y a–t-il eu un arbitrageentre les visions de Chitour et Attar sur le modèle énergétique que le pays doitadopter, et qui semblent pour le moins divergentes ?
Etpour ajouter une couche à ce flou ambiant, Abdelmadjid Attar avait précisé lorsde l’annoncede la mort de Desertec, que Desertec nécessitait des «investissements énormes»et que son collègue des énergies recouvrables et de la Transition énergétique,Chittour en l’occurrence, va bientôt proposer au gouvernement un «programmedifférent et qui va se concentrer sur l’économie d’énergie … ».
Or,au micro du Soir d’Algérie, le Pr Chitour qui siège dans le même gouvernement qu’Attarsemblait tomber des nues…
Forcément,il doit y a voir de l’eau dans le gaz…de schiste, peut être !.