A quoi joue vraiment le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) qui a déclenché une «grève illimitée» depuis mardi dernier, ignorant superbement les intérêts des élèves ainsi pris en otages. Et c’est légitimement que l'Association nationale des parents d'élèves (ANPE) a protesté «énergiquement» contre la grève illimitée et appelé à un dialogue «constructif» et «responsable pour éviter l'irréparable».
Les parents d’élèves ne comprennent plus à quoi joue ce syndicat dont les enseignants affiliés sont curieusement les seuls à avoir séché les cours. Ceci d‘autant plus que le ministère de l’éducation a rappelé jeudi que pratiquement toutes les revendications exprimées par le CNAPESTE ont été satisfaites.
Le département de Benghebrit s’est ainsi engagé par exemple, s’agissant du dossier de promotion systématique des nouveaux grades, pour régulariser les carences résultant de l'application de la loi relative à la promotion systématique des enseignants des trois cycles aux nouveaux grades (135.000 postes budgétaires), l’attribution de 45.000 postes annuellement à compter de 2015 jusqu'à 2017. Il affirme également avoir procédé à la régularisation de la situation de certains fonctionnaires relevant du corps de l'enseignement des cycles primaire et moyen en les promouvant au grade d'enseignant formateur après avis favorable du premier ministre en vertu de la correspondance no 375 du 31 août 2017.
De même que les postes pédagogiques de promotion aux grades d'enseignant principal et enseignant formateur, une commission technique a été installée pour examiner et définir les normes pédagogiques en vigueur ainsi que la révision de la mission confiée à ces deux groupes de travail. C’est dire que les principales revendications de ce syndicat autonome sont globalement prises en charge ou en voie de l’être. La ministre a montré sa bonne volonté de régler les questions en suspens à condition que le Cnapeste ordonne à ses troupes la reprise des cours.
Or, ce syndicat fait toujours la sourde oreille, ce qui laisse penser que son action obéit à un autre agenda que celui de faire aboutir ses revendications socioprofessionnelles. Faut-il préciser que le Cnapeste est le seul syndicat de l’éducation à ne pas avoir signé la Charte d'éthique du secteur qui fixe la feuille de route des rapports avec la tutelle. Précisément, les partenaires sociaux signataires de cette charte ont dénoncé jeudi dans un communiqué ce qu’ils appellent une grève «injustifiée» qui donne une «image négative du mouvement syndical devant l'opinion publique». Se pose alors la question de savoir ce qui fait courir le Cnapeste qui met l’avenir des milliers voire des millions d’élèves en sursis pour des desseins inavoués.