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Des journalistes algériens lancent un «cri contre la répression et l'arbitraire»

10-11-2019 13:42  Amel Benabi

C’estpeut être la première fois que des journalistes des différents médias publicset privés, francophones et arabophones, de la presse, de la radio, de latélévision et des sites électroniques, font cause commune pour dénoncer «lacensure» et les «pressions» qu’ils subissent dans leurs rédactions.

Réunishier samedi, au siège de "Maghreb Emergent", une centaine de professionnels ainitié une action coordonnée en vue de défendre la profession contre lestentations de remettre en cause la liberté de la presse et le service publicdans ce contexte politique vicié. 

«Nous, femmes et hommesjournalistes des médias publics et privés, journalistes indépendants de lapresse écrite, de l’audiovisuel et de presse électronique, tenons à faire partà l’opinion publique de notre position sur la situation de la presse aujourd’hui,à l’ombre des pressions et contraintes imposées aux institutions médiatiquesqui empêchent les journalistes d’accomplir leur devoir professionnel etd’assurer le service public conformément aux usages et aux critèresprofessionnels consacrés par la déontologie de la presse», lit-on dans un projet de communiquéconsulté par  Algérie 1 et qui sera rendupublic demain.

Lesjournalistes affirment ainsi vouloir «tirer la sonnette» d’alarme sur l’état dela presse algérienne et exprimer «notregrande inquiétude et condamnons avec vigueur l’escalade des atteintes gravesaux femmes et aux hommes de la profession et du harcèlement systématique desmédias dans les secteurs public et privé et contre la presse électronique».

Eneffet, les professionnels de l’information considèrent que l’arrestation» decertains de leurs confrères, leur emprisonnement, les placements sous contrôlejudiciaire et les interdictions de sortie du territoire national imposées àd’autres, «sont liés à leur engagementprofessionnel en relation avec la chose publique et que cela constitue uneforme d'assujettissement et d’intimidation».

Unis pour  défendre la profession

Leprojet de communiqué des journalistes condamne également  «avec force les pratiques répressives subiespar les journalistes dans les médias publics et privés, comme l’interdictionqui leur est faite de couvrir les évènements importants qui se déroulent dansle pays, ce qui constitue une atteinte flagrante à la liberté d’expression enAlgérie».

«Nous prenons à témoin l’opinionque nous, femmes et hommes journalistes Algériens, sommes engagés à accomplirnotre mission de manière professionnelle et équilibrée et que nous sommesempêchés, dans divers médias, de faire notre travail dans le respect desexigences de la déontologie de la profession», s’indignent les journalistes.

C’estpourquoi, ils exigent du pouvoir de «cesserd’imposer la censure aux médias publics et privés et de porter atteinte auxlibertés médiatiques afin de garantir le droit du citoyen à une informationobjective et neutre».

Etappellent les professionnels des secteurs public et privé à faire cause commune et être «solidaires pour défendre leur liberté et leur noble profession, objet,une fois de plus, de violations flagrantes».

Il veulent d’autant plus que l’Algérietraverse une «séquence historique que lesmédias et les journalistes doivent accompagner par un plus grandprofessionnalisme et la liberté en est l’une des conditions fondamentales».

Considérantque «le journalisme n’est pas un crime»,les professionnels des médias annoncent leur intention d’initier des «démarches collectives avec laparticipation de tous les journalistes engagés» pour défendre la profession.

Ilsexhortent également les institutions de la société civile et tous les Algériensengagés  pour le respect des droitsfondamentaux, des libertés et de la démocratie à «soutenir les journalistes et à les aider à atteindre cet objectifnational et démocratique».



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