C’est un Premier ministre conscient des la délicatesse de la situation financière du pays qui s’est expriméaujourd’hui devant la réunion des partenaires de la tripartite pour lasignature de la charte de partenariat sociétaire.
Loin de la langue de bois selonlaquelle «tout va bien» et la «situation est sous contrôle» de sonprédécesseur Sellal, Ouyahia a plutôt tiré la sonnette d’alarme. «C’est lelieu de rappeler que notre pays fait face à des difficultés financièressérieuses générées par la chute des recettes des hydrocarbures. Ces difficultésse reflètent à travers un déficit budgétaire significatif, mais aussi, àtravers un déficit sensible de la balance des paiements accompagné d’uneérosion préoccupante de nos réserves de change», assène, d’emblée lepremier ministre.
Un discours qui trancheradialement avec les formules rassurantes entendue jusque là. Ahmed Ouyahiasemblait prendre à témoin l’opinion publiqueen faisant ce bilan inquiétant devant les responsables de L’UGTA et duFCE.
Deux partenaires avec lesquelsson gouvernement compte faire cause commune pour gérer au mieux et tant que faire se peu, sans trop de casse lasituation. Le premier ministre a d’ailleurs glissé que cette «rencontrerevêt une dimension particulière du fait des difficultés financières auxquellesle pays est confronté». Il a rappelé les dispositions et les mesuresadoptées par son cabinet pour faire face à la crise financière notamment le recours à la planche à billets qui a dira-t-il, permis au trésor public de contracter des emprunts directementauprès de la Banque d’Algérie et permis à « l’État de clôturer leprésent exercice budgétaire sans difficultés majeures».
De la même manière «Ces mêmes empruntsont permis aux services de l’État de régler déjà près de 270 milliards DA decréances détenues par des entreprises publiques, privées ou même étrangères àla suite de l’exécution de contrats publics».
Aussi, a-t-il révélé, cetteopération a rendu possiblel’injection de «plus de 1000 milliards DA» de liquidités supplémentairesdans les banques publiques qui disposent ainsi de ressources significativespour financer l’investissement dans le respect des règles en vigueur. AhmedOuyahia s’est cependant gardé d’évoquer les risques d’inflation que cettemesure fait peser sur les ménages, restant ainsi sur sa ligne de défense àsavoir qu’il n y a aucun risque contrairement à ce que prédisent les experts.