Comme annoncé dans nos précédenteséditions, le débat en plénière sur le projetde loi de finance complémentaire 2020 a bien débuté ce matin dans l’hémicycle avecdes travées clairsemées, vu que beaucoup de députés, partis célébrer l’Aid ElFitr chez eux, ne sont pas rentrés sur Alger.
Mais c’est moins l’absence desdéputés à l’hémicycle (un fait devenu classique) qu’un problème de procédure lié au cheminementdu projet qui va probablement peser lourdement sur les délibérations, lesquels risquent en effet d’être escamotées, alors que certainesdispositions du projet du gouvernement méritent bien d’êtrediscutées, à tout le moins.
De quoi s’agit-il, en l’espèce ? Ce matin, à l’ouverture de la séance,les députés présents ont eu la divine surprise de s’être fait remettre, par leservice de presse de l’APN, le texte du projet du gouvernement, mais qui n’estpas accompagné, comme le stipule le règlement intérieur, du rapportcomplémentaire de la Commission des Financeset du Budget.
La raison est que cette dernière,selon son président, Houari Tighrassi, n’a pas eu le temps matériel nécessaire, d’abord pour écouter tousles ministres concernés par le projet du gouvernement, puis pour rédiger sonrapport final qui est pourtant obligatoire avant l’entame des débats. C’est unedisposition du règlement intérieur qui l'exige.
Houari Tighrassi , interrogé par notre confrère de SabqPress, accuse ouvertement le président de l’APN, Slimane Chenine d’avoir « court-circuiter » lacommission des Finances en bousculant les délais légaux pour caler le débat parlementaire sur l’agenda du gouvernement.
« C’est un dépassement graveet inédit, nous dégageons notre responsabilité quant à la tournure des débatset à l’issue de ce projet, d’autant plus que nous avons au moins 10propositions d’amendements à présenter », accuse pour sa part Amar Moussa, autre membrede la Commission interrogé par la mêmesource.
Slimane Chenine, le président del’APN, en agissant de la sorte, préfère visiblement être à l’écoute du Gouvernement en pensant àson avenir politique, vu que l’APN actuelle arrivera à sa date limite deconsommation la fin de l’année, plutôt que suivre ses députés qui, de leur côté, profitent pour tirer un ultime baroude d’honneur, à lafaveur de ce débat.