Décidément les nouvelles sur le «front» de la lutte contre pandémie du COVID-19 ne
sont guère rassurantes. Le Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre du comité
scientifique du suivi de l’évolution de la pandémie du coronavirus, qui ne porte pas
sa langue dans sa poche vient d’en remettre une louche.
En effet, dans un entretien qu’il a accordé aujourd’hui lundi à notre confrère El
Moudjahid, il a dit craindre une accentuation de la situation liée à la pandémie du
coronavirus (covid-19) avec l’arrivée du virus de la grippe en automne.
«L’automne n’aura aucun effet apparent, on peut même dire que la situation risque
de s’accentuer avec l’arrivée du virus de la grippe. Cependant, une lueur d’espoir est
permise avec l’arrivée probable sur le marché des vaccins qui sont actuellement en
phase trois», estime Dr Berkani en réponse à une question sur l’éventuelle
disparition de la pandémie en Algérie.
Pour ce membre du comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie, les
algériens doivent fatalement apprendre à vivre avec le terrible virus.
Il en veut pour preuve que la diminution du nombre de contaminations n’est pas
forcément un signe de décru de la maladie.
«Il est clair que nos concitoyens doivent apprendre à vivre avec le virus dans
l’environnement. La condition essentielle est de respecter les règles barrières : port
systématique du masque, lavage fréquent des mains et distanciation physique», dit-il.
Dr Berkani pense que la situation nous «oblige» à davantage de vigilance, estimant
qu’on ne peut pas parler «décrue sauf si la diminution est constante durant deux à
trois semaines, le point nodal étant le comportement de nos concitoyens pendant les
fêtes de l’Aid El Adha.»
Et dans ce sombre tableau, M. Berkani relève une bonne note tout de même en
soulignant que le nombre de guérisons est pratiquement égal à celui de cas positifs
ce qui atteste, d’après lui, «de la bonne prise en charge médicale de la part du
personnel soignant».
En revanche il conseille aux pouvoirs publics d’ouvrir des hôpitaux de compagne
pour désengorger les structures classiques.
« Par contre, et ceci est une recommandation de ma part, les hôpitaux de l’intérieur
du pays qui ne disposent pas d’infrastructures dédiées au Covid gagneraient à être
suppléés par des infrastructures hospitalières militaires de campagne», a-t-il
suggéré.