Le confinement instauré le 12 mars dans le cadredes dispositions préventives, contre la propagation massive de la pandémie duCoronavirus, sera-t-il levé à partir du 31 mai, date à laquelle prendra fin ladernière prolongation décidée le 15 mai annoncée par le premier ministre à partird’Oran ?
Cette question traduit un douloureux dilemme cornélienauquel les autorités du pays, le président Tebboune en tête, sont confrontées pour faire la balance entre la nécessité d’unenouvelle prolongation, vu que le nombre de contaminés poursuit encore une courbeascensionnelle et l’impératif d’une levée du dispositif pour permettre une reprise de la vieéconomique et sociale.
Le durcissement du confinement décidé par legouvernement pour les deux jours de l’Aid, quand bien même il est aisé d’encomprendre les motivations, a fini par pousser les citoyens au bout deleur résilience psychologique.
«On en assez ! », « on en peu plus ! », « vivement lafin ! » soupirent de douleur les algériens qui trouvent dans les réseauxsociaux le moyen d’exprimer leur ras lebol face à quelque chose qui pourrait conduire à des risques de désobéissance,même si pour le moment, force est de voir que les algériens ont plutôt bien que mal fait preuvede discipline.
Les autorités du pays ne doivent pas faire peu decas de ce désir collectif des algériens de « respirer » de retrouverune vie plus ou moins normale, même si toutle monde est persuadé que « la viecomme avant » est à oublier car il y aun « avant » et un « après »Coronavirus, comme ne cessent de le marteler les experts en santé, en économie,en psychologie…
Le président Tebboune, dans son discours de vœux auxalgériens la veille de l’Aid, a fait preuve d’une profonde empathie envers les algériensen affirmant à ce propos, « Jesuis parfaitement conscient que le confinement à domicile est contraignant pourbeaucoup et je comprends votre inquiétude pour l’avenir de vos enfants et devos emplois. C’est incontestablement une situation difficile, mais elle est,par l’aide et la grâce à Allah, provisoire ».
Un peu dans la même veine, mais avec plus decertitude, le ministre de la Santé, Abderahmane Benbouzid, a laissé espérer une possible levée du confinement sans toutefois donner une date précise.
« Le déconfinement est envisagé, suite aurecul enregistré en nombre de cas d’infections au Covid-19 et de décès », a-t-ildéclaré dimanche dans un long entretien à l’APS.
Les propos du chef de l’Etat et de son ministrede la Santé témoignent clairement qu’enhaut lieu la conviction est faite qu’ilfaut envisager, voire même entamer le début du confinement, comme cela estentrain de se faire dans tous les pays du monde qui sont passés par la caseconfinement.
Quand et comment ? C’est la commissiontechnique et pluridisciplinaire, mise en place, il y a deux semaines par le Premierpour écrire le scénario du déconfinement qui doit en définir le mode d’emploi.Et permettre au président Tebboune, en dernier ressort, de prendre la décision politique qui s'impose.