La présidente de Corée du sud, Mme Park Geun-Hye, a été destituée ce vendredi par les députés lors d'un vote au parlement, à la suite d'un gigantesque scandale de corruption qui a vu des millions de personnes manifester dans la rue et paralysé le gouvernement. La motion de censure accuse Mme Park de violations de la Constitution et de délits pénaux, corruption, abus de pouvoir.
Le texte a été adopté par 234 voix contre 56, soit largement la majorité des deux tiers des 300 votes nécessaires, ce qui a déclenché des manifestations de joie parmi les opposants à la présidente rassemblés devant l'Assemblée.
Après ce vote du parlement, l'autorité de Mme Park est transmise au Premier ministre, en attendant que la Cour constitutionnelle entérine ou non la destitution. Ce processus pourrait prendre jusqu'à six mois, provoquant l'incertitude et la paralysie politiques à un moment de ralentissement de la croissance économique, de hausse du chômage et de menaces constantes du voisin nord-coréen.
"Je suis tellement désolée pour tous les Sud-Coréens d'avoir créé ce chaos national par ma négligence", a-t-elle dit dans une adresse télévisée. "Nous ne devons pas baisser la garde une seule minute, compte tenu de la gravité de la situation ici et à l'étranger, du point de vue économique et de la défense nationale", a-t-elle ajouté, demandant au gouvernement de s'unir pour minimiser les conséquences du vote.
Ce vote signe une étonnante disgrâce. Mme Park est entrée à la Maison bleue, la présidence sud-coréenne, en affirmant ne rien devoir à personne et être "mariée à la nation".