LeRCD a réuni samedi son Conseil national en session ordinaire, une occasion pourle président du parti Mohcine Belabbas de prononcer une longue allocution danslaquelle il a dressé un bilan de l’année 2019, tout en se projetant dans l’avenirimmédiat pour donner un prolongement à larévolution populaire et pacifique.
« Nousavons vécu une année 2019 marquée par un extraordinaire élan et une volontéinébranlable de se libérer d’un système autoritaire et corrompu et de dégagerla bande mafieuse qui a spolié, en 1962, la victoire du peuple Algérien sur laFrance coloniale. », souligne d’emblée le patron du RCD.
« Il nous appartient, à nous tous et àtoutes les forces et organisations qui luttent pour les libertés individuelleset collectives, une justice indépendante et la souveraineté populaire derechercher l’union la plus large pour faire aboutir ce projet, largementpartagé par les citoyens, au moyen d'une transition démocratique et pacifique. »ajoute t-il.
Dansune longue tirade, Mohcine Belabbas fait un réquisitoire sans appel des années Bouteflika les qualifiant « de deux décennies d’un règne chaotique et degestion calamiteuse faite de prédation, de marginalisation des compétences, denépotisme, de régionalisme et des assassinats politiques de citoyens, au grandjour, dans une impunité totale. »
Qualifiantle mouvement national en cours, il considère que ce dernier est « la quintessence des confluencesdes luttes démocratiques et sociales ainsi que des aspirations populaires àconstruire un Etat qui protège le pays et les citoyens et qui promeut lemérite. C'est de ces considérants que découle notre intervention pour aider àl'avènement d'une ère nouvelle faite de démocratie et de justice ».
Parlantdu RCD, il dira en substance qu’l ne s’agit pas de « n'importe quel parti ;nous sommes une organisation qui a fait des luttes politiques pourl'instauration d'un système démocratique, dans lequel l'égalité en droits detous les Algériens indépendamment de leur lieu de naissance, de la couleur deleur peau ou de leur sexe, aux cotés des libertés individuelles et collectives,un principe cardinal. Le RCD a vocation d'être un parti national. Il militepour la refondation de l'Etat national. Il n'est candidat à aucune espèce dereprésentation régionale, carburant de la pérennité du système politique qui atoujours piégé l'Algérie. »
Mohcine Belabbas s’arrête dansson propos sur l’avenir du Hirak et les multiples perspectives qui s’offrentdevant lui, selon les souhaits des différentes forces qui le travaillent de l’intérieur,notant à ce propos qu’ « Il y a certains qui veulent donner une représentation aumouvement dont le pouvoir lui-même, d’autres prônent la désobéissance civile oul’internationalisation comme solution, d’autres encore estiment que le climatest mûr pour la grève générale, mais aussi ceux qui pensent que c'est l'heuredu dialogue et même ceux qui travaillent pour la dissolution des partispolitiques. »
Se référant à la composante dugouvernement actuel, le patron du RCD pointe ce qu’il qualifie de « Larecherche des éternels équilibres claniques et régionalistes dans le vieuxsérail, signe le décalage avec la contestation populaire », ajoutant que « L'ex chef de l'Etat, AbdelazizBouteflika lui-même aurait apposé son sceau, au bas d'une telle liste, sansrechigner ».
Leconseil national du RCD, parlant du pouvoir en place issu de la présidentielle,juge qu’ « Il est encore temps pour que le pouvoir de fait réalisequ’aucun progrès durable ne peut se faire sans la confiance du peuple et encoremoins par des politiques dirigées contre le peuple. »
Enfin, Mohcine Belabbas achève son intervention devant les membres duConseil national en rappelant que« Plus que jamais, le RCD appelle à unetransition constituante associant l'ensemble des forces patriotiques pourélaborer ensemble une constitution qui fait écho à l’Histoire et à la mémoirede notre peuple, consacre les droits universels de l'homme et des citoyens,garantit les libertés individuels et collectives, protège la règle du librechoix du peuple et l'alternance démocratique au pouvoir. »