Réuni hier, le Conseil de sécurité n’a pas manqué d’exprimer sa préoccupation face au blocage du processus de paix au Sahara Occidental et surtout au risque qui plane sur la sécurité dans la zone tampon d'El Guergarat.
Dans une déclaration à l’Aps, Ahmed Boukhari, représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, a en effet confirmé les inquiétudes du Conseil onusion en soulignant notamment que « plusieurs membres du Conseil de sécurité, y compris des membres permanents, ont exprimé leur préoccupation concernant l’absence de négociations entre les deux parties du conflit».
Autre signal négatif : le non-retour de la MINURSO à la pleine fonctionnalité, en dépit du rétablissement des activités de cette mission qui avait fait l’objet, rappelons-le, de mesures de rétorsion imposées par le Maroc en 2016 a également été évoqué par le Conseil où l’Uruguay s’est particulièrement distinguée en insistant d’une façon spécifique sur les raisons qui empêchent cette mission de l’ONU chargée d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui d’atteindre la pleine fonctionnalité, a ajouté, en substance Boukhari.
Le représentant sahraoui et après avoir noté que l’Uruguay a de tout temps alerté le Conseil de sécurité sur le risque et la gravité résultant de la prolongation de l’impasse politique a rappelé que la question sahraouie « a toujours été posée d’une façon permanente au niveau du Conseil de sécurité grâce à l’initiative des pays amis de la justice comme l’Uruguay, l’Angola, le Venezuela et la Nouvelle-Zélande».
Dans ce sens, et déplorant ce qu’il a qualifié de «diplomatie du silence» ayant conduit à l’échec du Conseil de sécurité à prévenir les conflits dans les territoires occupés, le Front Polisario avait souligné dans une lettre adressée, mercredi, au président du Conseil de sécurité, Volodymyr Yelchenko, « qu’il incombait au Conseil de donner un signal de confiance à la communauté internationale sur le règlement de la question sahraouie».
Aux yeux de Ahmed Boukhari, la résolution 2285 de 2016, qui souligne la nécessité pour les deux parties du conflit de s’engager dans un cinquième round des négociations, «est restée lettre morte, alors que la liberté de mouvement de l’émissaire de l’ONU, Christopher Ross, chargé de dégeler le processus de paix, est toujours entravée par le Maroc» soutient-il, concluant que l'expulsion du personnel de la MINURSO, la persistance de l'obstruction de la mission de l'envoyé personnel du SG de l’ONU et le silence du Conseil ont encouragé le Maroc à violer l’accord sur le cessez-le feu pour construire une route traversant les territoires sous le contrôle du Front Polisario.