Algérie 1

Icon Collap
...

Algérie-Gambie : vers un boycott politique du public ?

20-03-2019 12:59  Belakram Moumène

La révoltepopulaire contre le régime tend de plus en plus à déteindre sur les manifestationssportives, en tête le football, vecteur de gros engouement.

On serappelle, il y a peu, c’est le grand derby de la Capitale, MCA-USMA qui avaitfait les frais d’un mot d’ordre de boycott, via les réseaux sociaux et qui aété largement suivi ; les gradins du 5 Juillet étant restés désespérément vides.

Cette fois,de nouveau, la Toile s’emballe et les internautes sont nombreux à appeler à zapperle match Algérie-Gambie, prévu ce vendredi au stade Mohamed Tchaker de Blida,et comptant pour la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2019 où la sélectionnationale a déjà composté son billet pour la phase finale.

Une partiesans enjeu réel, donc pour les verts, mais de grande importance pour le sélectionneur,Djamel Belmadi, qui compte en tirer profit pour scanner son groupe, plusparticulièrement les jeunes et nouveaux capés, tels Naïdji, Loucif, Boudaoui etautre Lakehal.

Mais de telsappels suscitent certaines interrogations incontournables, tant au niveau deleur teneur que de leurs auteurs.

Pourquoi, eneffet, aller jusqu’à demander aux verts de décliner leur position par rapportau ‘’hirak’’, sachant que les règles universelles de l’éthique imposent depréserver le sport de la politique ? Ceci, d'autant, que l'entaineur national, s'en est fait le porte-voix es qualités en faisant part de son soutien au mouvement, lors de sa conférence de presse, dimanche passé.

Par ailleurs,et quelle que soit l’issue du mouvement populaire en marche, l’EN a des échéancesinternationales auxquelles elle doit répondre, de préférence de la meilleurefaçon.

Dans le mêmeordre d’idées, le déroulement de la rencontre dans des conditions normalesrenforcerait plus l’aspect de pacifisme, d’autant qu’elle n’encoure aucunrisque de dérapages, dans la mesure où elle ne met pas aux prises des antagonistesdu championnat domestique, qu’elle ne l’entame de par un ‘’huis- clos’’orienté.

Si l’élanpopulaire a été marqué par des effluves festives dans la rue, au gré desjournées des manifestations, pourquoi priver de fête, un de ses réceptaclesles plus reconnus, le stade de football, à la réputation bien assise d’exutoiredes pulsions des grandes foules ?

A contrario,des gradins vides dans une sortie de l’EN, adulée par les 7 à 77 ans pourraitdonner à lire que le pays se construit quelque sinistrose mal venue au vu de lacadence normale de son quotidien, fortement imprégnée par un élan populaire quisuscite déférence et admiration du monde entier.

Vu sous cetangle, les appréhensions de quelque récupération politique de l’EN par lepouvoir, apparaissent, ipso facto, comme un argumentaire d’arrière-garde éculé,devenu obsolète au regard des enjeux de fond que pointe la rue, dans unedémarche, historiquement, inédite. 




Voir tous les articles de la catégorie "A la une"