LeConseil des ministres s’est penché hier (dimanche) sur le cas d’Air Algérie dont la situation financière, aggravée par lacrise sanitaire, constitue une véritable bombe à retardement.
Ainsi,il a été décidé « la révision du mode de gestion » de la compagnie "de manière à la rendre compétitive à l’international », un objectif quirelève du défi, tant cette entreprise est confortablement installée depuis desdécennies dans une routine de déficit financierchronique qui rend aujourd’hui difficile, voire impossible, la mise en œuvre desnormes de gestion rationnelle.
Ledéfi de la compétitivité que veut mettre en place le gouvernement et qui s’entenddu reste, vient probablement du fait que l’Etat n’a plus les moyens d’injecter de l’argent frais pour maintenir à flot une compagnie juste par simplevolontarisme politique , dés lors qu’il s’agit d’un symbole de souveraineténationale.
Le changementde mode de gestion, aujourd’hui inévitable, passe par la nécessité dedégraisser le mammouth, soit tailler à mort dans un personnel pléthorique de plus de 9.000 salariés, tous services confondus qu’ilfaudrait amputer de deux tiers, de l’avis des experts.
Avecsensiblement la même flotte qu’Air Algérie, la RAM fonctionne avec deux foismoins de personnels, impératifs de rentabilitéet de compétitivité obligent et représente aujourd'hui un pavillon international deréférence.
Dansle cadre de ce nouveau mode de gestion qu’il entend engager, le gouvernementdonne le ton en réduisant le nombre des agences commerciales à l’étranger qui estjuste un non sens en termes de gestion à l’ère di é-ticket.
Lapresse a déjà fait état, il y a quelques jours de la fermeture d’un grand nombre d’agence qui sont, comme chacun lesait, des planques pour les enfants de la nomenklatura rétribués en devisessonnantes.
Parailleurs, le Conseil des ministres a décidé la réouverture des aéroportsintérieurs fermés et création de compagnies spéciales en vue d'assurer leservice de transport aérien interne pour créer une dynamique économique etabsorber le chômage.
Décisionest également prise de créer une plateforme pour un hub aéroportuaire del'Algérie à Tamanrasset en collaboration avec les spécialistes et experts pouraccéder aux marchés africains.
Enfin,il est également question d’exploiter « la conjoncture économique mondialepour l'ouverture de nouvelles lignes, notamment vers les Amériques etl'Afrique. »
Encoreque la rentabilité de ce genre de lignes n’est pas évidente dans le contexte actuel de concurrenceinternationale impitoyable,, une norme qui ne fait pas partie du logiciel de gouvernance d’Air Algérie.
Quele Conseil des ministres ait choisi de s’occuper du cas d’Air Algérie, maintenantque les caisses de l’Etat ne permettent plus de refinancer son déficit, estassurément une décision qui va dans lebon sens de l’histoire.
Quant à sa mise en œuvre, c’est une autre paire de manches, sachant que, par le passé, toutes les velléités de « restructuration »,de « filialisation » ont fait chou blanc devant des résistancesrentières.