Rebondissement dans l’affaire de corruption de Sonatrach- Saipem.L’organisme fédéral américain chargé de la réglementation et du contrôle desmarchés financiers, «Securities Exchange Commission» (SEC), vient de confirmerimplicitement que la firme italienne, Enie, via sa filiale algérienne Saipem, reconnaitdésormais qu’elle a bel et bien offertdes pots de vins pour obtenir des marchés en Algérie.
En effet, l’organisme américain annonçait ce vendredi que le groupepétrolier et gazier italien Eni a fini par accepter un «règlement à l’amiable»dans les poursuites dont il faisait l’objet concernant des infractions auxrègles de comptabilité en matière de corruption pour les paiements«irréguliers» par sa filiale Saipem en Algérie, rapporte l’Agence Reuters.
La Securities and Exchange Commission souligne ainsi dans soncommuniqué que Eni avait «violé les livres et registres et les dispositionsrelatives aux contrôles comptables internes de la loi sur les pratiques decorruption à l’étranger en relation avec un régime de paiement inapproprié» enAlgérie par l’ancienne unité Saipem.
C’est là un aveu clair de Saipem qu’elle a bien été prise la maindans le sac, alors qu’elle avait été déclarée au dessus de tout soupçon par une courd’appel italienne il y a quelques mois.
Les négociateurs d’Eni se sont certes gardés d’admettre ou de nierles poursuites engagées par Sonatrach. Mais l’organisme américain, précisequ’ils ont tout de même accepté un «règlementà l’amiable» concernant les infractions aux dispositions relatives auxcontrôles et de payer 24,5 millions de dollars en dommages et intérêts, indiqueReuters.
Pou rappel, cette scabreuse affaire concerne des allégations selonlesquelles l’entrepreneur pétrolier et gazier Saipem aurait versé auxintermédiaires environ 198 millions d’euros pour obtenir des contrats d’unevaleur de 8 milliards d’euros avec la Sonatrach.
Le nom du sulfureux homme d’affaires-trader, Farid Bedjaoui, prochede l’ex ministre de l’énergie Chakib Khelil, est cité comme étant l’élément clédans cette transaction bourrée de «dessous de table».
La tête de Chakib Khelil, établi depuis une année aux Etats-Unis,est également mise à prix, tant il était le patron du secteur à l’époque desfaits mais aussi en raison de ses liens privilégiés avec Farid Bedjaoui.