Créances faramineusesimpayées en courbe exponentielle, branchements illicites par milliers et dettesde services auprès de la Sonelgaz : l’Algérienne des eaux n’est pas loindu fonds du puits. C’est surquoi a voulu donner l’alerte le directeur chargé de l'alimentation en eaupotable auprès du ministère des Ressources en eau, Smaïl Amirouche, dans unentretien à l'APS.
D’emblée,Amirouche met l’accent sur un chiffre, qui donne le tournis, avec un montantdes factures impayées par les ménages abonnés de l’ADE qu’il estime à 29 milliardsDA, soulignant que ce chiffre représentait plus de 63% du montant global desimpayés par l'ensemble des clients de son entreprise et qui atteint les 46milliards DA.
Il feraremarquer que le reste des créances était détenu sur les administrations, dont essentiellementles collectivités locales avec total de 13 milliards DA, et 4 milliards DA à lacharge de divers créanciers, non sans avancer que pour les communes, "mauvaispayeurs", certaines d'entre elles s’abritaient derrière les sempiternellesdifficultés financières.
En observantque lescréances de l’ADE enregistraient une hausse continue, Amiroucheexplique que cette situation affectait la santé financière et le bon fonctionnement,notamment pour ce qui est des opérations cruciales telles celle liées àl'équipement et la maintenance.
Qui plusest, déplore-t-il, ce manque à gagner s'est traduit par la difficulté de l'ADE àhonorer, à son tour, ses dettes, de l’ordre de 3 milliards DA envers Sonelgaz.
A tout celas’ajoute le phénomène des branchements illicites où un recensement récent faitressortir plus de 6000 cas, de janvier à mai 2017.
Unesituation peu reluisante en définitive et qui fait dire au même responsable, qu’«outre les mises en demeure adressées aux débiteurs, une campagne desensibilisation a été lancée tandis que les recours en justice peuventintervenir en dernière étape, et ce, particulièrement pour les grandscréanciers», prévient-il ainsi.
Enfin, le responsabledu ministère n’a pas manqué d’évoquer la mise en place d'un dispositif pour la généralisationdu comptage et l'élimination graduelle du système forfaitaire de facturation,avançant qu'avec «le système forfaitaire, le volume d'eau consommé n'est pasquantifié».