Le printemps Amazigh du 20 avril 80 marque aujourd’hui ses 40 ansjalonnés de luttes en faveur de la réhabilitation de l’identitéalgérienne dans toutes ses composantes (Islam,Amazighité, Arabité) et de l’instauration d’un régime politiquedémocratique, issu de la volonté populaire.
A l’occasion de cet anniversaire qui intervient en plein confinementque connait toute l’Algérie, le RCD, lui-même né dans le prolongement de cetévénement fondateur a rendu publicdimanche soir une longue déclaration dans laquelle il revient sur la portéehistorique de l’événement tout dressantpar ailleurs un constat sans appel surla situation politique actuelle du pays.
« Avril 80 est la confluence des luttes politiques contrela confiscation de la révolution algérienne et des combats pluriels pour leslibertés, le progrès et fondamentalement pour la réhabilitation de l’identité,de la culture et de langue Tamazight frappées d’ostracisme » écrit le RCDpour qui la date constitue aussi et « le moment fondateur des luttes etmobilisations pacifiques comme seules voies viables contre l’arbitraire et ladictature du parti et de la pensée uniques ».
Le RCD rappelle qu’il est lui-même un parti politique « des luttes pour les libertés politiques et syndicales, l’égalité en droits etla reconnaissance de l’identité algérienne fonde son action dans laconstruction d’une alternative démocratique au système qui a spolié lesAlgériennes et les Algériens de la victoire contre la France coloniale.Ajoutant à ce propos que « Leparachèvement de cette victoire ne saurait être possible sans le droit àl’exercice de la souveraineté populaire pleine et entière ».
Embrayant sur la situation politique factuelle, notamment marquéepar un confinement de la population, àcause de la pandémie du Coronavirus, le RCD considère que « notre pays court le risque quesurvienne une véritable catastrophe humaine sur plusieurs plans »,expliquant qu’ « Au planéconomique, il y a longtemps déjà que le pays n’a plus prise ni sur lesréalités ni sur son devenir, tant que tout dépend uniquement de la rentepétrolière ».
Tout en rendant hommage aux personnels de santé qui sont en première ligne, « malgré desrémunérations médiocres », le RCD salue aussi « la mobilisation demilliers de bénévoles et des personnels de nombreux secteurs public et privé,du mouvement associatif ainsi que des élus locaux ».
"Sans cet élan extraordinaire de disponibilité et de solidaritéle pire était à craindre du fait de la gabegie qui règne dans le pays depuisdeux décennies., note encore le RCD dans sa déclaration dans laquelle il estimeque « sans Février 2019, qui a réhabilité la solidarité et la fraternité,cet élan n’aurait pas été possible ».
Sur un autre plan purement politique, le RCD relève que « la poursuite de la répression, à la faveur de la trêve unilatérale dans lamobilisation du Hirak, par le pouvoir de fait déshonore ses commanditaires etses exécutants » et condamne « cette politique qui vise à semer lapeur, réitère son appel à la raison et exige la libération de tous lesprisonniers d’opinion.
« L’heure est àl’instauration d’un véritable état de droit et d’un ordre démocratique, seulsgages de non reproduction d’un système qui a jusque-là confisqué toutes leslibertés et empêché le développement de notre pays. »conclut le RCD quirappelle qu’en ce 40 ème anniversaire d’avril80 « la seule issue positive et pacifique pour notre pays passe par unephase de transition qui fixe les mécanismes et les instruments d’électionslibres à des institutions crédibles garantissant la séparation du politique dela religion et de l’argent sale, l’alternance par la seule voie des urnes, leslibertés individuelles et collectives, l’égalité en droits, l’accès pour tous àdes services publics de qualité et l’organisation de la solidarité nationale ».