Desdizaines de milliers de manifestants ont encore battu le pavé sur lesprincipaux boulevards de la capitale pour ce 38ème vendredi de la « Révolutiondu sourire » avec un brin de spiritualité, l’événement coïncidant avec lacélébration du Mawlid Ennabaoui Acharif».  

Et c'està juste titre qu’on a entendu à plusieurs reprises les marcheurs convergeantvers la Grande poste, juste après la prière du vendredi entonner le célèbre chantdédié au prophète « Talaâ Al Badrou Alaina ».

Nile froid, ni la pluie battante par intermittence n’ont dissuadé les marcheursde l’extrême à être au rendez-vous de ce « «V38 » pour réclamer encoreet toujours « le départ de toutes les figures du système ».

Sile dispositif policier, c’est l’usage depuis le début,  a pris place très tôt dans le décor de lacapitale, les marcheurs arrivaient pour leur part par petites grappes pourgagner l’itinéraire de la marche, c'est-à-dire le Boulevard Didouche Mourad.

Lesuns attablés aux terrasses de cafés, les autres faisant le poireaux aux bas desimmeubles en attendant le top départ de la « manif » qui a commencévers 11 heures avec les premiers groupes  qui donnent le branle bas au niveau de la grandeposte en scandant « Dawla Madania, laîssa Askaraia », un slogan enréponse au discours de la veille de Gaid Salah.

Aufil des minutes la foule se densifie sur la chaussée, rejointe par ceux quiétaient en attente sur les trottoirs pour former cette masse mouvante etcriante brandissant des drapeaux verts, blancs et rouges, des banderoles, despancartes avec des caricatures, ou juste avec des mots « doux »contre les figures du régime.  

« Walkingin the rain » (marcher sous la pluie) est montée crescendo au fil desminutes pour atteindre son summum à la sortie des mosquée où les fidèles, affluantde Bab El Oued, Belouizdad, les quartiers des hauteurs d’Alger, convergent boulevardDidouche et les ruelles adjacentes pour une une démonstration de force pourdire « non à la présidentielle ».

« Vousavez vendu la patrie, bande de traitres », "Algérie libre et démocratique » sontautant de slogans scandés et ponctués, comme une sorte de leitmotiv, par un « YaaaaaaAlllllllli », lancé par des jeunes manifestants dans un clin d’œil à « Alila pointe », un héros de la bataille d’Alger.

Lescinq candidats à la présidentielle ont eu droit à leur lot de sarcasme de la part de la foule, les traitant sur lespancartes et dans les mots d’ordre de « vendus », de « marionnettes »,de « cachiristes ».

Sila manif se déroule sur la chaussée, les trottoirs se transforment en agora pourdes échanges entre manifestants qui discutent, qui s’interrogent sur l’avenirdu Mouvement populaire, « la nécessité de le structurer ».  Ou encore « ce qu’il faut faire pourempêcher les élections du 12 décembre ».

C’estque chez  de nombreux manifestants, est nédepuis quelques semaines ce sentiment que« Le mouvement populaire est entrain de se mordre la queue », « qu’ildoive passer à une autre étape », pour échapper à l’usure du temps.  

LeHirak est ainsi, dans sa force, ses certitudes, ses interrogations. Mais ilcontinue toujours. Rendez-vous vendredi prochain pour le « V39 » !