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Human Rights Watch dénonce les exactions des rebelles dans l'ouest de la Libye

15-07-2011 23:30  La Rédaction

Lors de leur dernière offensive menée depuis le mois de juin au sud de Tripoli, les rebelles libyens se sont rendus coupables d’incendies, de pillages et de mauvais traitements sur des civils. L’organisation Human Rights Watch pointe ainsi dans un communiqué publié mercredi 13 juillet 2011, les graves manquements qu’elle a constatés sur place, dans le Djebel Nafoussa, au sud-ouest de la capitale libyenne. Le même jour, à Bruxelles, le numéro deux du CNT a réfuté les accusations portées par HRW.

Dans le massif montagneux du Nafoussa, à l’ouest du pays, des représentants de Human Rights Watch (HRW) ont été témoins, dans quatre villages, de saccages des biens de la population, du pillage des hôpitaux, des maisons et des commerces commis par les combattants rebelles et leurs sympathisants alors que des habitants soupçonnés de soutenir les forces gouvernementales étaient frappés. HRW a également interrogé « des témoins qui ont rapporté des comportements semblables et l’organisation a pu aussi s’entretenir de ces abus avec un commandant des rebelles ».

Pillages systématiques

Ces faits se sont produits durant les mois de juin et de juillet et jusqu’à la semaine dernière, indique HRW. « Les chefs rebelles ont le devoir de protéger les civils et leurs biens, particulièrement les hôpitaux, et de sanctionner quiconque se livre à des pillages et à d’autres abus » rappelle l’organisation de protection des droits de l’homme.

HRW relate qu’un des chefs militaires de la rébellion, identifié comme étant le colonel El-Mokhtar Firnana, a reconnu ces abus ; il a également précisé que certains combattants ou sympathisants avaient été sanctionnés pour ces faits. « Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, si nous n’avions pas donné des instructions, les gens auraient brûlé ces villages jusqu’au dernier. Le colonel précise encore, rapporte HRW, que deux de ces villages abritent une tribu proche du colonel Kadhafi. « Al-Awaniya et Zawiyat al-Bagul sont les villages de la tribu des Mesheshiya, connue pour sa fidélité au gouvernement libyen et à Mouammar Kadhafi », indique HRW.

Toujours selon des témoignages recueillis par HRW, au moins un civil aurait été blessé d'une balle dans le pied par les rebelles dans la ville de Rayayinah alors que trois habitants ont dit avoir été battus par les combattants rebelles. Un témoin a rapporté à HRW les avoir vus avec les poignets entravés par du câble, le visage, les bras, le corps, marqués par de multiples ecchymoses.

Le numéro deux du CNT réfute

Les deux villages d’Al-Awaniya et de Zawiyat al-Bagul semblaient vidés de leurs habitants lors de nombreux passages effectués par HRW entre le 2 et le 10 juillet 2011. Dans trois rues d’Al-Awaniya et dans deux de Zawiyat al-Bagul, inspectées par Human Rights Watch, les maisons avaient été saccagées alors que dans les rues commerçantes des deux localités, les magasins avaient été fracturés et pillés tout comme la clinique médicale de Zawiyat al-Bagul, victime de vandales. Pour HRW, le vol ou la dégradation des équipements de cette clinique va retarder le retour de la population civile.

Par ailleurs, les combattants opposés au régime de Kadhafi ont capturé et détiennent toujours environ 200 soldats pro-gouvernementaux dans le Djebel Nafoussa depuis un mois. Human Rights Watch a eu accès aux lieux de détention de ces hommes sans restriction, indique-t-elle, dans les communes de Zenten, Yafran, et de Kikla. Si des détenus se sont plaints auprès de l’organisation de mauvais traitements lors de leur capture, ils considèrent que depuis, leur conditions de détention sont néanmoins acceptables.

Interrogé par Human Rights Watch sur les faits rapportés dans son communiqué, le Conseil national de transition (CNT) représentant le mouvement rebelle n’a pour le moment donné aucune réponse aux questions sur la réalité de ces exactions. Mais depuis Bruxelles, le numéro deux de la rébellion libyenne, Mahmoud Jibril, a réfuté mercredi des accusations d'exactions commises dans l'ouest du pays, portées contre elle par Human Rights Watch (HRW).

 



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