L’axe diplomatique Alger-Paris est plus que jamais fluide. Pas un petit nuage d’été ne semble poindre à l’horizon d’une recomposition apaisée du couple franco-algérien jadis infernal aujourd’hui apaisé.
Signe de ce réchauffement des rapports entre les deux pays, le président français François Hollande envisage de se rendre «prochainement» en Algérie, a déclaré mardi à Alger le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
«A l'invitation de nos amis algériens, le président français envisage de venir prochainement ici» a confirmé M. Fabius lors d'un point de presse.
Le chef du Quai d’Orsay glisse même un sympathique : «L'Algérie lui manque» (à Hollande ndlr).
Fabius n’ignore pas l’impact sentimental d’une telle déclaration «d’amour» chez les algériens si sensibles aux marques d’affection à fortiori venant d’un haut responsable français.
Ce retour annoncé de François Hollande en terre d’Algérie après sa visite triomphale en 2012 est certainement la bienvenue à Alger.
Cela fait bien longtemps qu’un président français ne se soit pas rendu deux fois en Algérie durant un mandat mis à part le crochet rapide de Chirac au lendemain des inondations de Bab El Oued.
La (bonne) recette de Hollande
C’est dire toute la symbolique de cette deuxième visite confirmée par Fabius qui souligne à grands traits la refondation des relations franco-algériennes sur des bases plus solides et plus apaisées.
Il est en tout cas évident que les deux pays ont décidé d’éviter les sujets qui fâchent et réorienter leurs efforts vers des projets économiques plus porteurs et moins polémiques.
L’inauguration hier mardi de l’usine de fabrication de rames de Tramway à Annaba est une preuve si besoin est de cette volonté d’aller au-delà de la guerre mémorielle.
C’est le souhait de la France de Hollande qui a émis son vœu de bâtir un «partenariat d'exception», entre son pays et l’Algérie lors de sa visite d'Etat en décembre 2012, accompagné d'une délégation de plus de 200 personnes.
Fêter le 5 juillet à Alger ?
Ne pouvant accéder à la demande algérienne de présenter les excuses pour les crimes coloniaux en raison des pesanteurs internes propres à la France, Hollande a lancé l’idée d’un partenariat d’exception qui se veut être une généreuse idée pouvant remplacer le geste attendu.
Et ça semble marcher, puisque on observe que les responsables algériens apprécient bien la coopération avec la France et l’on entend de moins en moins des diatribes anti françaises.
Cela dit, M. Fabius, dont c'est la 6e visite en Algérie en tant que chef de la diplomatie française, n'a pas précisé de date de la visite de Hollande en Algérie.
On pourrait même, compte tenu de l’importance des symboles de part et d’autre, s’attendre à un débarquement du président français le 5 juillet prochain pour fêter l’indépendance de l’Algérie…
Ce serait à coup sûr un spectaculaire geste qui va aider assurément à refermer la plaie coloniale et remettre définitivement les rapports franco-algériens sur les rails de l’avenir.