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Henri Alleg enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris

29-07-2013 12:58  Khidr Ali

Henri Alleg, auteur du livre-témoignage sur la pratique de la torture par l’armée française pendant la guerre de libération a été enterré lundi au cimetière du Père Lachaise à Paris. Des centaines de personnes, anonymes et figures politiques algériennes et françaises ont tenu à assister aux funérailles, en ultime hommage à ce journaliste franco-algérien qui avait brisé l’omerta sur la pratique de la gégène (torture à l'électricité) dans son livre intemporel « La Question ».

Le président Bouteflika, qui n’a pas présenté de message de condoléances à la famille au moment de l’annonce du décès, a souligné dans un texte, lu en son nom, le mérite d’Henri Alleg en dénonçant la torture. « La Question fut un texte majeur dans la lutte anti-coloniale », écrit le président Bouteflika. Pour sa part, le secrétaire national du parti communiste français, Pierre Laurent, a salué un militant dont le nom "restera irrémédiablement synonyme de justice, de courage et de vérité".

Henri Alleg est décédé le 17 juillet à Paris, trois jours avant ses 92 ans des suites d'un AVC qui l'avait frappé en juillet 2012. Dénonciation de la torture perpétrée à grande échelle par l'armée française, le livre d'Henri Alleg, écrit clandestinement en prison, avait provoqué un électrochoc en France en 1958. Ce livre avait bouleversé les consciences de la France tenue dans l’ignorance des pratiques infamantes de la salle guerre.

Quarante ans plus tard, Henri Alleg confiait à l'hebdomadaire l'Express: "Je savais que si j'étais arrêté, je serais torturé, j'y étais préparé (...). Je n'ai gardé aucune rancœur à l'égard de quiconque ; je considérais ces gens comme les instruments méprisables d'une politique". Né en juillet 1921 à Londres, de parents juifs polonais venus ensuite s'installer en France, Henri Salem, dit Alleg, arrive en avril 1940 à Alger et adhère un an plus tard au Parti communiste algérien (PCA), dont il sera membre du comité central jusqu'à sa dissolution en 1955.

Le fils d’Henri Alleg, revenant sur les origines juives de son père, notamment relevées dans la presse algérienne, dira que l’auteur de la Question avait des convictions internationalistes qui transcendaient les communautarismes. En quittant ce bas monde, le fondateur d’Alger Républicain rejoindra dans l’Eternité ses amis Henri Maillot, Maurice Audin, Pierre Chaulet qui avaient fait le choix de la raison en se mettant du côté de la Justice et de la vérité. Repose en paix Henri.



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