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Hamrouche interpelle Bouteflika, Gaid Salah et Toufik

30-03-2014 12:57  Rafik Benasseur

L'ex chef du gouvernement Mouloud Hamrouche (ré) occupe opportunément la scène politique dans un contexte politique marqué par un discours de campagne électorale largement en deçà des espérances. Et c'est la tribune du forum du journal Liberté que Hamrouche a investi ce dimanche matin pour réitérer son appel pour un "processus changement" qu'il a évoqué dans ses précédentes sorties médiatiques.

La nouveauté dans le discours de Hamrouche cette fois, est qu'il identifie les responsables qui devraient amorcer et parrainer ce changement : Le président Bouteflika, le chef d'état major de l'armée Gaid Salah et le chef du DRS Mohamed Médiene.

"Le meilleur service qu'ils peuvent (les trois personnages) rendre aux nouvelles générations est qu'ils laissent un dossier vierge. Ces trois hommes connaissent très précisément le coût et le poids de cette crise. Je sais qu'ils sont courageux, le premier acte est d'appeler au calme et à la discipline au sein de leurs institutions. Je suis chez moi, et j'ai peur, alors eux aussi ils ont peur. Sortir de la crise ne doit être dirigée contre personne", souligne Hamrouche.

Et de s'interroger s'il était trop tard pour sortir de la crise. Pour l'ex chef du gouvernement, "Jusqu'au 17 avril et même après, tout est possible. Si les trois responsables, avec le soutien de l'armée, lancent le processus de changement, tout le monde suivra société civile et politique. Chaque fois qu'un discours se développe, parce qu'on est faible, on se pose des questions, on lance des suspicions. Mais si on a un pouvoir démocratique, les contre-pouvoirs peuvent détecter ses suspicions et les vérifier" explique-t-il.

Le meilleur service à l'Algérie

Au passage, Hamrouche égratigne la gouvernance de Bouteflika coupable selon lui de propager la suspicion sur les initiatives et de recourir à l'argent pour acheter des soutiens. "Malheureusement, en Algérie on pense que c'est au politique de gérer l'argent, car il n'y a plus de contrôle. Donc l'argent est utilisé pour acheter les allégeances et devient précaire".

Or, argumente-t-il encore, "la peur ne vient pas de l'étranger mais de la faiblesse des structures de l’État. Dans le concert des nations, il y a une confrontation permanente des intérêts, il faut être fort et avoir une volonté nationale. Les officiels algériens doivent parler au nom de l'Algérie et non pas au nom d'une personne".

Revenant à sa démarche, qui se veut consensuelle et inclusive, Mouloud Hamrouche pense qu'il "faut mettre dans le panier la totalité des propositions".

Qu'ils fassent comme Krim, Boussouf et Bentobbal !

Mais partant du postulat que les auteurs des propositions "n'ont pas les leviers", il met les trois hommes clés sus cités, devant leurs responsabilités d'entamer le processus. "Ils ont la responsabilité historique de faire sortir le pays de l'impasse, et j'ai bon espoir" avoue Hamrouche.

Il a convoqué l'histoire de la guerre de libération nationale pour exhumer une situation similaire d'après lui en comparant le trio Bouteflika-Gaid Salah et Médiene à Boussouf, Bentobbal et Belkacem qui ont donné l'indépendance et qui sont partis ensuite.

Ces trois piliers du régime algérien doivent selon Hamrouche "exprimer" leur engagement au changement. "Ils ne peuvent plus répéter des options qui ont échoué : ils doivent s'engager sur la préservation de l'identité nationale, de la sécurité nationale et de l'élaboration de l’État moderne". Il en veut d'autant plus que "Nous sommes dans un carré, il faut le quitter car sinon on reproduira les même erreurs". Cet énième appel sera-t-il pour autant entendu ?



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