Vahid Halilhodzic, n’est pas seulement un ancien renard des surfaces, il est aussi un vrai renard dans la communication. S’il a avalé sa langue pour les médias algériens, il ne se prive pas de s’épancher sur les plateaux des télévisions françaises et même des journaux de province. C’est un comble que le technicien franco-bosnien parle de l’équipe algérienne uniquement aux médias français ! A croire qu’il a quelque chose à cacher…
Depuis le tirage au sort qui a placé les «Verts» dans le groupe H avec la Belgique, la Russie et la Corée du sud, Halilhodzic crie à qui veut bien l’entendre que c’est quasiment mission impossible pour les fennecs. Avouez que c’est là une drôle de façon de motiver les joueurs de la part d’un coach qui a un ego hypertrophié quand il s’agit d’évoquer «ses compétences».
Hier encore, il a rajouté une louche à son pessimisme «tactique» pour se mettre déjà à l’abri d’une déculottée au Brésil qui, dans sa bouche semble tellement évidente. Lors d’une intervention sur le plateau de BFMTV (France), le sélectionneur national a refusé obstinément de promettre la qualification des Verts au deuxième tour de la coupe du monde 2014. Pourquoi donc ? «J’ai hérité d’un groupe assez difficile», Dixit Vahid Halilhodzic. Ah bon !
En France, il se lâche...
Et que dirait alors le jeune entraîneur des Éléphants de la Côte d’Ivoire, Sabri Lamouchi qui est tombé dans un groupe de la mort avec l’Allemagne et le Portugal dans les bras ? Que dira aussi le sélectionneur du Cameroun qui a hérité du géant brésilien et son voisin le Mexique ? Les spécialistes sont pourtant formels : après le groupe de la France, celui de l’Algérie est de loin le moins relevé des poules.
C’est vrai que l’équipe algérienne est jeune et inexpérimentée. C’est vrai aussi que beaucoup de joueurs ne sont pas des titulaires dans leurs clubs respectifs. Mais qu’a-t-il fait depuis deux ans qu’il est à la tête des «Verts» ? Pourquoi ne donne-t-il pas la chance à d’autres joueurs locaux qui font le bonheur de leur club comme Hachoud Abderrahmane et à l’étranger comme Djabou, Belaili ou même Nadir Belhadj qui le supplie presque de le convoquer ?
L'arrogance comme fond de jeu
Là est la vraie question. Quand on défend les couleurs, on doit laisser ses rancunes et ses à priori personnels aux vestiaires. Cela étant dit, les arguments du coach pour justifier par anticipation son échec sont pour le moins discutables. «La Belgique est une des meilleures formations d’Europe actuellement. La Russie est entraînée par Capello et sera très performante. Et la Corée du Sud a déjà été demi-finaliste de la Coupe du monde (en 2002, ndlr) ». Mis à part la sélection belge qui est effectivement la plus en forme du moment, on se demande comment la Russie serait très performante par la seule magie de son entraîneur Fabio Capello ? Faut-il rappeler à Vahid que l’Algérie a tenu en échec ce même Capello avec ses stars anglaises au mondial sud africain !
Impossible n’est pas algérien
Aussi, prétexter la qualification en demi finale de la Corée du sud il y a 11 ans à Séoul en sus, pour prouver sa force, parait pour le moins tiré par les cheveux. Il est indéniable que ces trois nations pratiquent un beau football. Mais de là à les présenter comme des ogres imbattables, cela relèverait au mieux, de la peur de mal faire, au pire de l’amateurisme. Vahid Halilhodzic qui a bénéficié de tous les moyens pour réussir n’a aucune circonstance atténuante pour justifier une sortie honteuse au prochain mondial.
Ses interventions en France semblent suggérer que l’homme prépare déjà sa défense (et ses bagages) avant même de jouer ses matchs. Cet état d’esprit ne ressemble pas trop à la mentalité algérienne. Nul ne lui a demandé de nous ramener la coupe du monde. Les algériens veulent juste une participation honorable et pourquoi pas, tenter de forcer le destin. Bouguera et ses camarades sont tout à fait capables de rééditer l’exploit des Madjer et Belloumi. Impossible n’est pas algérien. Et Vahid devra le savoir.